LE DAHU

On dit de lui qu’il ne serait qu’une légende…rien n’est moins sûr… Régulièrement, des randonneurs affirment avoir vu l’animal lors de promenades en montagne. En effet, le dahu, que les scientifiques désignent sous le nom de « Dahus rupicapta vacca montanus » vit essentiellement à flanc de montagne. Animal nocturne, craintif, il est très difficile à observer, néanmoins aperçu dans les Alpes, les Pyrénées ainsi qu’une variété dans les Montagnes Rocheuses américaines et la Cordillère des Andes. Son nom provient de son cri répétitif qu’il émet en période de rut : « Dahû…dahû…dahû ».

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Ci-dessus, un des rares dessins de squelette de dahu. Ce squelette a été découvert en 1834 par le professeur Chavin de l’Institut parapsychologique de l’Université de Paris. Seule preuve matérielle connue à ce jour, le squelette fut détruit lors d’un bombardement de la guerre 1914/18.

Le dahu ressemble à une petite chèvre. Les mâles possèdent des cornes contrairement aux femelles. Sa principale caractéristique et qu’il possède des pattes plus courtes d’un côté que de l’autre. Ceci est une adaptation aux régions montagneuses son lieu de vie. Il se divise en deux espèces ; le dahu dextrogyre et le dahu lévogyre. Le dahu dextrogyre a les pattes droites plus courtes que pattes gauches et se déplace autours des montagnes dans le sens des aiguilles d’une montre alors que chez le dahu lévogyre, c’est l’inverse. Il ne semble pas que les deux espèces soient interfécondes et d’ailleurs la reproduction est impossible puisqu’un dahu dextrogyre voulant monter sur un dahu lévogyre est voué à tomber immanquablement.

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A travers l’Histoire de l’humanité, le dahu apparaît sur des cartouches égyptiens, sur les murs de la grotte de Lascaux, à Pompéi…

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Après les campagnes d’Italie, celui qui allait devenir Napoléon 1er fut immortalisé par le peintre David, sur une superbe fresque intitulée « Bonaparte au Grand-Saint-Bernard ». Auparavant, il prend soin de se renseigner auprès des soldats de l’Empereur pour saisir l’émotion du moment. A sa grande surprise, quelques grognards lui décrivent un étrange animal qu’ils auraient observé au sommet du col. Aujourd’hui, cette anecdote a été oubliée. Mais si nous observons attentivement le tableau de David, on aperçoit le dahu décrit par les grognards.

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 (Dans le cercle rouge)

A une époque pas si lointaine, le dahu savoyard descendait parfois, la nuit, de sa montagne pour se rapprocher des villages. Pour protéger l’animal et éviter que la bête ne perde l’équilibre, les villageois savoyards surélevèrent le bord des rues afin de permettre au dahu de trotter à sa guise. Ce système ingénieux a été baptisé « trottoir » et se trouve aujourd’hui dans nos villes et nos villages.

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