C’est bien connu, les femmes trouvent toujours des solutions aux problèmes qui se posent à elles. Pour des raisons sociales et historiques, il n’en a été que rarement fait état. Pendant des siècles, les femmes ne pouvaient disposer de leurs biens, donc jouir de l’exploitation de leurs brevets qu’avec l’accord de leur mari (tuteur ou père).
Le droit de vote des femmes, en France, date du 21 avril 1944. Il faudra encore attendre 20 ans avant l’émancipation bancaire, le 13 juillet 1965, pour la femme française puissent avoir un compte bancaire, gérer ses biens personnels, signer un chèque et travailler sans l’autorisation du mari.
Au XIXème siècle, une écrivaine américaine, Virginie Penny, écrivait : « L’homme qui exclut la femme de toute instruction lui reproche de ne rien inventer, mais il oublie un fait important, c’est que la société, en ne lui laissant que l’aiguille, les ciseaux, le fuseau et la quenouille, restreint la sphère des occupations de la femme. Or, la tradition nous dit, justement, que tous ces objets ont été inventés par des femmes. Si elles ont inventés dès qu’elles ont senti la nécessité, qui les aurait empêchées d’inventer d’autres outils si elles avaient eu d’autres occupations ? »
Pendant des siècles, les femmes inventrices ont été presque totalement ignorées. Pour donner un exemple, Sarah Guppy, une anglaise, a en 1811 fait breveter une méthode pour les ponts et les chemins de fer, reposant sur l’utilisation de puissants piliers ou colonnes sur la base desquels les ponts pouvaient être suspendus. Les livres d’histoire ne mentionnent pas son nom à côté des célèbres ingénieurs des ponts suspendus qui l’ont suivie 10 ans plus tard.
En regardant de plus près ce que les femmes ont inventé, les innovations domestiques se sont multipliées, évitant ainsi des heures de corvées aux générations futures.
Elizabeth Merrell, une ouvrière métallurgiste de Londres, invente une machine électrique à laver le linge. Nous sommes en 1859.
Joséphine Cochran invente une machine à laver la vaisselle en 1872.
Un jour d’hiver de 1903, Mary Anderson se déplaçait en tramway à New York. Elle remarqua que le conducteur avait beaucoup de mal pour essuyer la neige sur ses vitres. Elle eut l’idée d’un mécanisme simple pour enlever neige et pluie du pare-brise. L’essuie-glace était né. Il faut associer Charlotte Bridgwood à cette innovation, elle améliore le système en rendant l’essuie-glace automatique en utilisant l’électricité du véhicule, en 1913. Système qui sera standardisé en 1923.
Une fascinante actrice d’Hollywood, Hedy Lamarr fait breveter un système révolutionnaire de saut de fréquence pour les torpilles. Elle crée un système radio-guidé destiné à protéger les communications entre un navire et leurs torpilles. En 1941, elle veut faire don de son invention à la NAVY qui lui rit au nez. En 1962, lors des la crise de Cuba, Hedy Lamarr apprendra avec satisfaction que son invention avait finalement été utilisé. De nos jours, son invention est partout, GPS, wifi …
L’une des plus grandes chimistes de notre époque est Stéphanie Louise Kwolek. Elle conçut, alors qu’elle faisait des expériences sur des polymères, dans les années 60, le kevlar, nouveau matériaux extraordinaire dont la fibre aramide est cinq fois plus robuste que l’acier. Utilisé dans les gilets pare-balles, le kevlar a sauvé des milliers de vie.
Le rôle scientifique de Mileva Maric n’a pas été reconnu car, à cette époque les femmes ne pouvaient devenir scientifiques. Elle a travaillé auprès de son mari, Albert Einstein sur la théorie de la relativité.
C’est à Rosalind Franklin que l’on doit la découverte de la structure à double hélices de l’ADN. Décédé en 1958, à l’âge de 38 ans, suite à un cancer sans doute dû à l’exposition aux rayons durant ses recherches, ce sont Watson, Crick et Wilkins qui obtiendront le prix Nobel en s’appuyant sur les travaux de Rosalind Franklin, travaux dérobés à son insu.
Katherine Johnson est une physicienne, mathématicienne et ingénieure spatiale américaine. Recrutée par la NACA (ancêtre de la NASA), elle a fait les calculs de trajectoire pour plusieurs vols du programme spatial Mercury, dont celui d’Apollo 11, mission qui déposé les premiers hommes sur la lune.
A Paris, près de la Porte Dorée, une allée porte le nom de Jeanne Villepreux-Power. Mais les passants savent-ils que cette naturaliste, pionnière de la biologie marine avait inventé l’aquarium pour l’observation et l’étude des espèces marines ?
La liste de ces femmes d’exception est bien trop longue. Marie Curie, une sommité de la science, et toutes ces femmes qui ont inventé le filtre à café de nos cafetières, les couches pour les bébés … Le XXème siècle a permis aux femmes d’accéder à tous les domaines de l’activité commerciale, économique et intellectuelle, le XXIème siècle doit être celui de l’égalité entre hommes et femmes.