En cette période de confinement, nous avons l’obligation de nous munir d’une autorisation pour nous déplacer. Ce n’est pas une nouveauté dans notre pays de « liberté ». Figurez-vous que lors de l’épidémie de peste en 1720, il fallait se munir d’une attestation de déplacement pour justifier qu’on n’était pas contaminé.
Les autorités ont toujours eu le souci du suivi de la population, et pas toujours pour le bien de chacun. Contrôle de police, déplacements, impôts… Sous le règne de Louis XVI est créé le livret ouvrier. Ce livret sera rendu obligatoire le 22 germinal an XI (12 avril 1803) sous le Consulat, puis généralisé par Napoléon 1er. C’est un document officiel qui permet de suivre les déplacements des ouvriers à travers le pays. C’est un moyen administratif de contrôle social.
Sous Napoléon 1er
Sous la pression des corporations et de la police, le livret ouvrier fait sa première apparition le 17 août 1781. C’est un petit cahier qui va identifier l’ouvrier et enregistrer les entrées et sorties chez ses patrons successifs. Le livret doit être paraphé par un commissaire de police ou un maire. Tout ouvrier qui voyage sans ce livret est réputé vagabond. Supprimé sous la Révolution, il est rétabli par le Premier Consul en 1803, afin de « domestiquer le nomadisme des ouvriers ». Le livret ouvrier restera obligatoire jusqu’en 1890, et certains sont encore délivrés en 1908.
Livret d’ouvrier sous Napoléon III
Contrôles de police
Plus près de nous, pendant la Seconde guerre mondiale, les Allemands ont mis en place un livret pour les travailleurs étrangers.
Les gens du voyage ont également un livret
Entrées et sorties du territoire sont contrôlées
Toute notre vie, en toute circonstance, nous sommes suivis, contrôlé, et si vous pensez que dans le pays de la liberté, vous allez échapper à quelque chose…