LE ROI BABOUCHE

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Il était une fois un royaume, dans une oasis au milieu du désert du Kala-Machii, qui avait pour roi un personnage qui n’était ni grand, ni petit, ni beau, ni laid. Il était tout simplement roi.
Il avait tout pour être heureux ; le pouvoir, la richesse, des courtisans…Mais il n’avait ni épouse, ni amis, le roi se sentait très seul. Son physique faisait ricaner ses courtisans et ses sujets. Ses gardes qui faisaient tous un double-mètre, le regardaient d’en haut. Tous, en s’adressant à lui disaient : « Oh ! Grand roi… » un petit sourire en coin.
Un jour, il réunit ses ministres et donna l’ordre de lui trouver une épouse. Parmi eux, un informaticien de grande réputation qui lui tint ces propos : « Sire ! Grâce à internet, vous pouvez naviguer vers d’autres contrées et vous trouverez certainement chaussure à votre pied ». Trouvant l’idée bonne, le roi se mit à surfer sur le net… surfer et encore surfer. Il surfa tellement qu’il en attrapa le mal de mer. Découragé, il abandonna ses recherches.
Un jour, un étranger frappa à la porte du palais et demanda à rencontrer le roi. « Sire ! J’ai de quoi satisfaire votre désir avec mon miroir magique. Si vous le suspendez à la plus haute branche d’un palmier, la clarté, un soir de pleine lune, fera refléter dans le miroir l’image de celle qui vous comblera de bonheur ». Le roi trouva l’idée bonne et pris le miroir aux vertus magiques. Un soir de pleine lune, il grimpa lui-même au plus haut d’un palmier, y fixa le miroir et attendit que la belle apparaisse. Il attendit des nuits entières, et un soir…Un rayon de lune frappa le miroir, il lui semblait qu’une image se dessinait. Il se pencha vers la droite, vers la gauche, pour mieux voir. Il se pencha tellement qu’il fut ébloui si bien qu’il perdit l’équilibre. Il tomba lourdement du haut du palmier. Ses sujets trouvèrent son corps inanimé au petit matin.
Ils firent, comme il se doit, un enterrement en grande pompe au roi Babouche et firent graver sur sa pierre tombale : « Ci-gît le roi Babouche, roi des casses pieds ». Car de son vivant il ne pensa qu’à lui et jamais aux autres.
S’il y a une moralité à cette histoire, cela pourrait être la suivante : « A ne fixer que son reflet, on passe à côté de la réalité ».

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Bonne nuit les petits !

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