CES PERSONNAGES DONT LES NOMS SONT DEVENUS DES VILLES, DES LIEUX FORTIFIÉS, DES PISTES CÉLÈBRES…
FAYA-LARGEAU
Victor-Emmanuel LARGEAU
Né le 11 juin 1867 à Irun
Mort le 26 mars 1916 à Verdun
(En 1921 il sera enterré à Magné près de Niort)
Fils d’un père typographe et explorateur, attiré par les voyages et la découverte du monde, on trouve Jean-Victor Largeau dans le Sud algérien où il séjourne plusieurs fois dans le cadre d’un projet de chemin de fer transsaharien. En 1886, on le trouve au Fouta-Djalon puis aux Tuamotu en 1888, à Tahiti en 1889, en Oubangui en 1891, à Loango en 1894 et enfin au Congo en 1896. Épuisé par tant d’années sous des climats hostiles, il rentre en France pour y mourir peu après son retour.
Victor-Emmanuel Largeau passe son enfance à Magné et fait de brillantes études au lycée Fontanes de Niort. En 1885, il obtient son baccalauréat et malgré ces excellents résultats, il s’engage au 3ème Régiment d’infanterie de la Marine de Rochefort. Sergent, il effectue un premier séjour au Sénégal où il participe à une première campagne. De retour en France, il entre en 1889, à l’École d’infanterie de Saint-Maixent comme élève-officier d’où il sort 3ème sur 451. Affecté au 1er Régiment d’infanterie de la Marine de Cherbourg et repart très rapidement au Sénégal. Après un bref séjour en France, il se retrouve à la mission du Haut-Oubangui en 1894, puis en Côte d’Ivoire où il sera cité lors du siège de Bounoua. En 1895, il est affecté au 4ème Régiment d’infanterie de la Marine, à Toulon, puis au Ministère des Colonies. De 1896 à 1899, toujours lieutenant, il participe à la célèbre mission Congo-Nil qui arrivera à Fachoda avant les Anglais ; un périple de trois années qui se terminera à Djibouti. C’est pendant cette expédition, en 1898, qu’il est nommé capitaine. De retour en France, il fait un bref passage au Ministère, se retrouve à Rochefort, puis à Toulon. Nommé chef de bataillon en 1900, il réussit brillamment le brevet d’État-major bien que n’ayant pas pu suivre les cours préparatoires. À cette occasion, ses examinateurs jugent ses connaissances étonnantes.
Affecté à l’État-major particulier de l’armée, il est désigné, en 1900, pour le Sénégal, puis au Chari. Le CB Largeau a 35 ans, il ne le sait pas encore, mais il va créer un nouveau pays, le Tchad, qu’il va amener pratiquement dans ses limites actuelles (Le Tibesti ne sera réuni au Tchad qu’en 1929).
De 1902 à 1915, Largeau effectue quatre séjours dans cette région du monde dont on ignore tout. Scientifiquement et militairement, il va nous transmettre ses découvertes et ses études, méthodiquement et avec une grande persévérance, ses rapports dressent un tableau complet de la situation ethnique, économique et militaire du pays. Avec l’aide de scientifiques, de comptes-rendus de patrouilles, de palabres et de ralliements, de combats et de conquête, il va mettre sur pied le Tchad.
1er séjour – 1902-1904
Embarquement à Marseille le 15 mars 1902 pour le Sénégal puis le Congo où il débarque à Matadi le 13 juin. Par voie ferrée, il rejoint Léopolville (Kinshassa) et arrive à Brazzaville le 18 juin. Il remonte ensuite le Congo puis l’Oubangui jusqu’à Bangui, gagne le Chari qu’il descend jusqu’à Fort Lamy où il arrive courant juillet après quatre mois de voyage. Le CB Largeau entreprend une étude systématique du pays avec l’aide des premiers scientifiques.
2ème séjour – 1906-1908
Embarquement le 25 mai 1906 à Bordeaux. Cette fois le voyage ne durera que deux mois et demi. Toujours le même itinéraire. Largeau trouve une situation saine, son prédécesseur, le LCL Gouraud a renforcé le dispositif militaire. L’évolution de la situation militaire sera le thème essentiel de son deuxième rapport daté du 20 septembre 1909. Ce rapport est signé LCL Largeau.
3ème séjour – 1911-1912
Mars 1911 ; Largeau est de retour au Tchad pour tenter de redresser une situation compromise par le colonel Moll après les échecs de Zigueï au Nord et de l’ouadi Kadja à l’Est. Malgré le manque d’effectifs, Largeau rétablit la situation militaire et administrative, son rapport du 30 août 1912 est signé colonel Largeau. Largeau demande un congé de sept mois qui lui est accordé. À partir du 8 septembre 1912, l’intérim est assuré par le colonel Hirtzman.
Pendant cette période, le télégraphe fait son apparition au Tchad. Fort Lamy- Fort Archambault, Fort Archambault- Fort Crampel et Fort Lamy- Fort Crampel. À cette époque, il fallait 4 à 5 mois pour un aller-retour de courrier avec la Métropole. Le crayon à papier régnait en maître pour rédiger les messages.
4ème séjour – 1913-1915
Après sept mois de congés, Largeau embarque à Bordeaux sur le paquebot « L’Afrique », débarque à Matadi et arrive à Fort Lamy le 3 septembre. Dès le 13 octobre, il se met en route pour occuper le Borkou en coordination avec l’arrivée du Tibesti d’une colonne en provenance du Niger. C’est une réussite pour l’opération du colonel Largeau, malgré la disette, le manque de documentation sur la région et le manque de fiabilité des guides. Dans la foulée de cette action, il se dirige vers Faya, Gouro et Ounianga avant de revenir sur Faya, destiné à devenir le centre français du Nord du Tchad, du fait de sa palmeraie, de son eau et de sa situation géographique. Une station T.S.F. est installée qui, grâce à un cerf-volant pour déployer l’antenne, permet les communications avec Ati. Largeau se rend ensuite en Ennedi, installe un poste à Fada et à Ounianga avant de repartir sur Fort Lamy.
En 1914, Largeau est nommé général à titre temporaire puis à titre définitif en 1915. Fatigué, malade, il demande son rapatriement vers la Métropole après trente années de service dont vingt de campagne en Afrique dans des conditions éprouvantes. La guerre en Europe le relance dans une autre bataille. Il sert d’abord à l’État-major, puis prend le commandement de la 37ème Brigade d’infanterie en 1916. Les Allemands déclenchent une attaque sur Verdun le 21 février qui fera plus d’un million de morts, blessés ou disparus pour les deux camps confondus. Au cours de cette bataille, le 26 mars suivant, atteint par des éclats d’obus, Largeau trouve la mort.
En 1921, il sera enterré à Magné, près de Niort, entouré du drapeau de Fachoda, de l’étendard senoussiste pris à Aïn Galakka et du drapeau allemand pris à Kousseri.
Partant d’un petit territoire en 1902, il a amené le Tchad à un vaste ensemble d’une superficie de plus de deux fois la France, limites qui sont encore les siennes aujourd’hui si l’on excepte la zone de Zouar-Bardaï alors rattachée à l’A.O.F. Faya, Woun en arabe, devenue Largeau jusqu’à des temps récents, marque une trace sur les cartes de l’Afrique, de ce destin extraordinaire.
A.E.F. A.O.F.
FORT LAMY
François-Joseph Amédée LAMY
Né le 7 février 1858 à Mougins (06)
Mort le 22 avril 1900 à Kousseri (Cameroun)
Très jeune, il émet le désir de devenir soldat et particulièrement dans la coloniale. Il entre à 10 ans au Prytanée militaire où il obtient le grand prix de géographie au concours général des lycées et collèges. En 1877, il entre à Saint-Cyr d’où il sort sous-lieutenant en 1879. Il est affecté au 1er Régiment de Tirailleurs algériens. Il découvre l’Afrique saharienne et participe à la colonisation de la Tunisie. En 1884, il part pour le Tonkin où il restera deux années. De retour à Alger en 1887, il est affecté comme officier d’ordonnance auprès du général commandant la division d’Alger. Il retrouve le Sahara qui le fascine et apprend à vivre avec peu. En 1893, il participe à la mission Le Châtelier, chargée d’étudier la possibilité d’un tracée d’une voie de chemin de fer entre la côte et Brazzaville. A cette occasion, Le Châtelier lui présente Fernand Foureau-Lamy, en 1898, pour rallier Alger au Lac Tchad. C’est au cours de cette mission que le commandant Lamy trouvera la mort lors des combats contre Rabah, à Kousseri. En son honneur, Emile Gentil donne le nom de Lamy à la ville qu’il fonda sur la rive droite du Chari ; Fort Lamy, qui deviendra la capitale du Tchad (aujourd’hui N’Djamena).
La mission Foureau-Lamy est une exploration française réalisée entre 1898 et 1900 à travers le Sahara en direction du Soudan français. Elle fait suite à la mission de Paul Flatters (Étude d’un tracée de voie ferrée transsaharien) qui s’est terminée tragiquement en 1881, dans le Sud algérien.
En grande partie organisée par Fernand Foureau qui souhaitait poursuivre son exploration du Sahara jusqu’au Lac Tchad, l’expédition montée en 1898, avec le soutien de l’État français pour ne pas laisser le Sahara sous l’emprise Touareg d’une part, et de laver l’honneur de Paul Flatters, tué à Bir el-Garama en 1881. En outre, la mission Foureau-Lamy fait partie des trois missions conjointes françaises vers la Lac Tchad au départ des trois grands ports coloniaux français d’Afrique :
- La mission Voulet-Chanoine partie en janvier 1899 de Dakar. (Repris en main par les lieutenants Joalland et Pallier après la folie meurtrière de Voulet-Chanoine).
- La mission d’Emile Gentil partie du Moyen-Congo.
- La mission Foureau-Lamy partie d’Alger.
Le 22 avril 1900, la mission Foureau-Lamy fait sa jonction avec les troupes d’Émile Gentil venues du Gabon. Les forces françaises comptent désormais 1300 hommes. Ils vont livrer une bataille contre Rabah qui est défait. Cette victoire signe la fin du royaume Bornou.
La mission Foureau-Lamy après la bataille de Kousseri.
FORT ARCHAMBAULT
Gustave ARCHAMBAULT
Né le 20 juillet 1872 à Touvre (16)
Mort le ? mai 1899 à Bessou (Haut-Oubangui)
Il entre à Saint-Cyr en 1892, d’où il sort sous-lieutenant en 1894. Le 15 septembre 1894, il est affecté au 2ème Régiment d’infanterie de la marine à Brest. Six mois plus tard, il embarque à Marseille à destination de Majunga, aujourd’hui Mahajanga. Les troupes françaises vont conquérir la grande île.
Le 21 mai 1895, le «Château Yquem» arrive à Majunga. Une nouvelle vie va débuter pour le jeune sous-lieutenant ; il restera deux années sur l’île. Fin 1896, la rébellion est presque réprimée. Rapatriable, Gustave Archambault, nommé lieutenant le 25 septembre 1896, arrive à Marseille le 23 juin 1897.
En 1897, il est désigné pour l’Afrique Équatoriale avec la «Mission Julien», dite «Relève Marchand».
Le 16 décembre 1898, il tombe gravement malade, une fièvre bilieuse hématurique. Il se remettra assez rapidement de cette première alerte et repart pour rejoindre ses camarades de la «Mission Julien» à Ouango. De Liranga à Ouango, il y a 1200 à 1300 km ; il en fait 700 en vapeur et le reste en pirogue. Au cours de périple, il rechute et meurt malgré les bons soins d’un médecin.
Une magnifique campagne de Madagascar, aussi bien militaire que comme cartographe. Une volonté incroyable de servir, le souci de ses hommes et de nombreux écrits sur les pays qu’il a parcouru. Un officier de la coloniale.
Le poste de Fort Archambault fut créé en août 1899, par la capitaine Julien qui lui donne le nom d’un jeune officier de sa compagnie qui vient de mourir dans le Haut-Oubangui, Gustave Archambault. Fort Archambault est renommé Sarh le 29 juillet 1972, durant la campagne d’ «authenticité».
La ville de Sarh, autrefois Fort Archambault, était née d’un village de pêcheurs du nom de Kokaga, qui existe toujours.
FORT FOUREAU
Fernand FOUREAU
Né le 17 octobre 1850 à Saint Barbant (87)
Mort le 17 janvier 1914 à Paris
Explorateur et géographe français du Sahara, ses neuf expéditions entre 1888 et 1896, dans le sud-algérien, avaient également pour but d’étudier la possibilité de réaliser une voie de chemin de fer transsaharienne.
De 1898 à 1900, avec le commandant Lamy, il entreprend le voyage d’exploration, au départ de l’Algérie vers le Lac Tchad et poursuit depuis le Chari jusqu’à l’Oubangui et le fleuve Congo.
Titulaire de nombreux prix de la Société de géographie, titulaire de la Médaille d’or de la Royal geographical society de Londres, commandeur de la Légion d’Honneur, médaille coloniale avec agrafe «Mission saharienne», commandeur de l’Ordre du Dragon d’Annam, commandeur de l’Ordre de la Couronne de Belgique. Il a été gouverneur de Mayotte et des Comores, puis, de 1908 à 1913, gouverneur de la Martinique.
Kousseri fut nommée Fort-Foureau en honneur à l’explorateur. Après le partage qui suivi, Fort-Foureau reprit le nom de Kousseri sous la présence allemande. Puis redeviendra Fort-Foureau en 1918, après la défaite allemande. Après l’indépendance du Cameroun, en 1960, la ville retrouve son nom historique de Kousseri.
Caravane dans le Sahara. Photo de F. Foureau
FORT CRAMPEL
Paul CRAMPEL
Né le 17 novembre 1864 à Nancy
Mort le 9 avril 1891 au Dar Kouti (République Centrafricaine) à l’âge de 27 ans.
Après des études à Périgueux et à Bordeaux, il est engagé comme secrétaire particulier de Pierre Savorgnan de Brazza. Il explore le nord du Congo en avril 1889. Brazza le chargera ensuite d’explorer le nord du bassin de l’Ogooué (prend sa source au Congo puis traverse le Gabon). Crampel relèvera plus de 2000 km d’itinéraires et signera de nombreux traités avec les chefs locaux.
En 1890, lui est confié la mission de relier le Congo au Lac Tchad. Le 25 septembre 1890 la mission parvient dans l’Oubangui-Chari, à Bangui, alors la pointe extrême de l’occupation française. Le 9 avril 1891, à l’âge de 27 ans, il est assassiné à el-Kouti. Mars 1897. Emile Gentil fonde le poste de Gribingui qui prendra le nom de Fort-Crampel en 1898 en hommage à l’explorateur disparu.
BRAZZAVILLE
Pierre SAVORGNAN de BRAZZA
Né le 26 janvier 1852 à Castel Gandolfo (Italie)
Mort le 14 septembre 1905 à Dakar
D’origine italienne, il vient à Paris et suit les cours du collège Sainte-Geneviève pour préparer le concours d’entrée à l’École navale de Brest. Reçu, il entre à 17 ans et en sort enseigne de vaisseau. Il embarque sur la «Jeanne d’Arc» pour l’Algérie.
1870, la guerre est déclarée ; il veut être affecté dans une unité combattante et demande sa naturalisation française. Il se retrouve en Mer du Nord sur le cuirassé «La Revanche». Après la guerre, il est affecté sur la frégate «Vénus» qui faisait régulièrement escale au Gabon. En 1874, Brazza remonte deux fois le fleuve Ogooué et propose au gouvernement français l’exploration du bassin de l’Ogooué jusqu’à sa source ; il pense alors que le Congo et l’Ogooué ne font qu’un. Cette expédition va durée de 1875 à 1878. Son expédition est un échec du point de vue de son but initial, mais une réussite d’exploration. Il a démontré que les deux fleuves sont différents et il a noué de solides relations à l’intérieur des terres.
Le gouvernement français autorise une deuxième mission, de 1879 à 1882, pour contrer les visées belges sur cette région de l’Afrique. Brazza atteint le fleuve Congo en 1880. Il propose au roi Illoy 1er de placer son royaume sous la protection de la France. Illoy 1er accepte et signe le traité, permettant aussi l’établissement d’un comptoir français à Nkuna sur le Congo. Cet endroit deviendra Brazzaville.
De retour en France, Brazza va populariser ses découvertes avec de multiples réunions et d’articles de presse. En 1885, il est nommé Commissaire général du Congo français. Mais ses succès lui procurent aussi des inimitiés de la part de colons avides de gains. L’A.E.F. est subdivisée en 40 concessions. Sous la pression politique, Brazza est forcé de se retirer à Alger. En 1905, les scandales à répétitions donnent une très mauvaise image de la France, il est rappelé aux affaires. On lui demande d’inspecter les conditions de vie dans les colonies. Le fameux rapport «Brazza» dénonce les intérêts privés dans la politique coloniale. Ce rapport restera longtemps inaccessible au public. Sa santé décline ; au retour de cette mission d’inspection, il est contraint de débarquer à Dakar, atteints par de fortes fièvres. Le 14 septembre 1905, il décède à six heures du soir.
HONNEURS
Aucun autre explorateur n’a connu une telle notoriété.
Boîte de plumes d’écriture Savon Timbres Poste
Aviso des FNFL Brazzaville
Cigarettes Brazza Un film de Léon Poirier 1939
PORT GENTIL
Émile GENTIL
Né le 4 avril 1866 à Volmunster (57)
Mort le 30 mars 1914 à Bordeaux (33)
Diplômé de l’École navale, l’enseigne de vaisseau Émile Gentil est chargé d’une mission hydrographique au Gabon entre 1890 et 1892. Il choisit ensuite d’intégrer l’administration coloniale.
Une première mission aura pour but de trouver une voie praticable entre le Gabon et le Tchad de manière à faire un ensemble géographique homogène. Le 27 juillet 1895 débute la remontée du fleuve Congo avec le «Léon Blot», un petit vapeur démontable. Puis, le vapeur est démonté et transporté à travers la forêt tropicale jusqu’au fleuve Oubangui. Le «Léon Blot» remis à flot, il remonte en partie l’Oubangui puis le Kemo, son affluent. Puis, à nouveau démonté et transporté il arrive enfin jusqu’au Chari.
En vertu d’un traité de protectorat avec Gaourang, ce dernier demande l’aide de la France suite aux attaques de Rabah. Le 16 avril 1899, Gentil atteint Gaoura où il apprend la mort de Bretonnet, tué lors du combat de Togbao le 17 juillet. Le 28 octobre 1899, il attaque les troupes de Rabah qu’il défait à Kouno. Le 11 avril 1900, à Mandjafa, il fait la jonction avec la mission Foureau-Lamy et la mission Joalland-Meynier. Ensemble ils affrontent Rabah le 22 avril 1900, à Kousseri ; Rabah est définitivement battu. Le 29 mai 1900, Émile Gentil fonde Fort-Lamy sur la rive droite du Chari.
La canonnière « Léon Blot »
Cette canonnière fut acheminée en 1895 en Centrafrique par Émile Gentil. On retrouvera sa trace sur les rives du Lac Tchad en 1897. Elle fut rapatriée en 2004 par le 72ème B.I.Ma au Musée des Troupes de Marine de Fréjus.
FORT FLATTERS
Paul-François-Xavier FLATTERS
Né le 16 septembre 1832 à Paris
Mort le 16 février 1881 à Bir el-Garama (Sahara)
Fils du sculpteur Jean-Jacques Flatters, Paul Flatters est admis au lycée de Laval en 1845 où il fait de brillantes études. Reçu 5ème au concours d’entrée de Saint-Cyr en 1851, il en sort au même rang.
Les autorités françaises envisagent d’établir une ligne de chemin de fer transsaharienne entre l’Algérie et le Niger. La mission d’études et d’exploration est confiée au LCL Flatters qui le 5 mars 1880 part de Ouargla avec 39 personnels civils et militaires. Le manque de vivres et la menace des populations l’obligent à rebrousser chemin. Le chef touareg, Ahitarel ag Mohamed Biska refuse catégoriquement le passage d’une troupe armée sur son territoire. C’est un échec, mais Flatters décide de repartir.
Le 4 décembre de la même année, il se met en marche vers le Sud saharien avec 93 hommes dont 7 scientifiques, 280 animaux (chevaux, chameaux, ânes). Pendant deux mois, la colonne progresse sans trop de problèmes vers le Hoggar. Mais l’aventure s’arrêtera à Bir el-Garama. La mission est attaquée par les Touaregs Hoggar et Ajjer. Tous les français sont tués. Seuls une vingtaine d’indigènes arrivent à regagner Ouargla. En 1903, Fort Flatters est fondé dans l’Est saharien en hommage à l’explorateur.
Fort Flatters fut utilisé jusqu’en 1960 par l’armée française.