À CAUSE DU TRAITÉ DE VERDUN !

Les territoires de la France et de l’Allemagne d’aujourd’hui avaient été réunis par les Francs pour devenir un vaste empire. L’apogée de ces territoires verra le règne de Charlemagne. À la mort de son fils et héritier, en 838, Louis le Pieux (ou le Débonnaire), c’est le début d’une confrontation entre les deux rives du Rhin, rivalité guerrière jusqu’en 1945, politique depuis.

Charlemagne avait organisé sa succession en 806 au cours d’une grande assemblée à Thionville. Il décide un partage de son empire en trois royaumes pour ses fils légitimes, Charles le Jeune, Pépin d’Italie et Louis le Pieux. Le titre impérial n’est attribué à aucun d’eux. Pépin meurt en 810 et Charles en 811. En 813, Charlemagne, au cours d’une grande assemblée à Aix-la-Chapelle, fait proclamer Louis le Pieux co-empereur.

Louis le Pieux aura trois fils légitimes ; Lothaire, l’aîné, Pépin, le cadet et Louis, le benjamin.

Louis le Pieux

Deux conceptions de successions se présentent alors. D’un côté, la coutume germanique qui veut que le territoire sur lequel règne un souverain soit divisé entre tous ses fils légitimes après sa mort. De l’autre, une conception nouvelle, celle de Louis le Pieux, celle de l’indivisibilité du titre impérial, c’est-à-dire le fait qu’il ne peut y avoir qu’un seul empereur. C’est l’Ordinatio Imperii.

Cette constitution satisfait l’Église, mais choque les grands de l’empire et s’avère trop novatrice par rapport aux coutumes franques. La constitution deviendra caduque en 823 par la naissance d’un quatrième enfant de Louis le Pieux, le futur Charles le Chauve. Cette constitution sera en grande partie responsable des guerres qui vont suivre.

Dès lors, la guerre entre les trois frères devient inévitable, chacun lève une armée. Charles, qui a hérité de l’Aquitaine est dans une position délicate, il doit lutter contre les partisans de son neveu Pépin II. Louis est bien implanté en Bavière. C’est Lothaire qui a la position la plus solide, il a le soutient de l’Église, les Grands du royaume se sont ralliés à sa cause et pour affaiblir ses frères, il soutient les rebellions, d’une part les Saxons contre Louis et d’autre part les Aquitains contre Charles.

Charles et Louis vont se rapprocher et vont affronter Lothaire à Fontenoy-en-Puisaye, près d’Auxerre, le 25 juin 841. C’est une lourde défaite pour Lothaire, son armée est mise en déroute et 40 000 morts jonchent le sol du champ de bataille. Il prend la fuite et se réfugie à Aix. Il n’a pas capitulé et prétend toujours suivre les dispositions prévues dans l’Ordinatio Imperii. Louis et Charles décident alors de renforcer leur alliance et vont tenir une assemblée à Strasbourg le 14 février 842. Ils prêtent serment de s’entraider et de ne pas traiter séparément avec Lothaire.

Afin d’être compris de tous, chaque frère prononce son serment dans la langue de l’autre ; ainsi Charles s’exprime en langue tudesque (allemand) afin d’être entendu des soldats de Louis. Louis s’exprime en langue romane afin d’être entendu des hommes de Charles.

Après le serment de Strasbourg, les armées de Charles et de Louis marchent sur Aix-la- Capelle. Lothaire fuit en prenant soin d’emporter le trésor. L’épiscopat, lors d’un concile réuni à Aix, va prononcer la destitution de Lothaire. En avril 842, Lothaire va faire des propositions de paix et les trois frères se réunissent près de Mâcon au mois de juin suivant. Les négociations se portent sur la tripartition de l’Empire. Pour un partage équitable, une mission est créée pour dresser un inventaire des biens fiscaux, abbayes, évêchés, comtés … en utilisant les données du partage précédent. Il faudra une année pour faire le point et plusieurs rencontres. Celles-ci se déroulent sur les rives du Rhin, Lothaire campant sur la rive opposée à celle de Charles et de Louis afin d’éviter toute querelle.

Pendant ce temps, la situation dans l’Empire n’est pas brillante. Les Sarrasins attaquent l’Italie et la Provence, les Vikings multiplient les raids et pillent notamment la ville de Nantes le 24 juin. Des rébellions se déclarent en Bretagne. Après un hiver particulièrement rude, c’est la famine. Finalement, en août 843, on parvient à un accord de partage connu sous le nom de « Traité de Verdun ».

Charles le Chauve reçoit la Francie occidentale (appelée France vers 1200), Lothaire 1er à qui échoit le titre impérial, reçoit la Francie médiane (ou Lotharingie) allant du centre de l’Italie à la Frise et Louis le Germanique reçoit la Francie orientale, communément nommée Germanie, noyau du futur Saint-Empire romain germanique.

Ce partage ne va pas suivre les frontières linguistiques ; des populations de langue romane se retrouvent en Lotharingie germanique, la Flandre, de langue germanique, se trouve rattachée à la future France etc… Le traité de Verdun va déterminer le destin de l’Europe. La faiblesse des derniers Carolingiens et des premiers Capétiens, les rois de Germanie vont pouvoir annexer sans trop de problèmes toute la zone médiane en 880, c’est-à-dire la Lotharingie, puis en 1034, le royaume d’Arles et l’Italie.

La Francie médiane va disparaître rapidement. Dès 855, par le traité de Prüm, elle est partagée entre les trois fils de l’empereur  Lothaire 1er : Louis II a la partie sud (le royaume d’Italie), Lothaire II a la Lotharingie partie nord et Charles le centre (le royaume de Provence).

Depuis la fin du Moyen Âge, l’Autriche des Habsbourg s’est constitué un vaste territoire par une politique de mariage. C’est de la succession du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, dont la fille avait épousé Maximilien 1er, que débute la rivalité entre les maisons de France et d’Autriche.

Du temps de Charles Quint, les possessions des Habsbourg forment un Empire regroupant l’Autriche, les Pays-Bas, l’Espagne, le sud de l’Italie, la Sicile et la Lombardie. À la mort de Charles Quint, son fils reçoit les territoires espagnols, italiens et bourguignons. Son frère hérite les possessions allemandes et le titre impérial, la couronne du Saint-Empire.

Cet empire encercle la France qui considère cet encerclement comme une menace permanente qui conduit à plusieurs guerres au cours des siècles suivants pour briser l’isolement.

La France n’hésite pas à exploiter la division des princes allemands en soutenant les protestants contre la volonté des Habsbourg. Une stratégie politique et diplomatique qui va permettre l’annexion des trois évêchés, Toul, Metz et Verdun et d’imposer son alliance au  Duché de Lorraine en 1552.

La guerre de Trente Ans (1618-1648) va façonner une nouvelle carte politique plus favorable à la France qui prend position en Alsace et sur le Rhin. À partir du traité de Münster qui scelle la fin de la guerre de Trente Ans et du traité des Pyrénées en 1659, la puissance de l’Espagne des Habsbourg, alliés de l’Autriche, commence à décliner. La France va devenir la puissance prédominante en Europe.

Le dernier des Habsbourg d’Espagne, Charles II, en 1700, va désigner comme successeur un prince Français, son petit-neveu Philippe, duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV de France. Cette décision va entraîner la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714) avec les Habsbourg d’Autriche. Avec le traité d’Utrecht qui met fin à la guerre, Louis XIV va installer la dynastie des Bourbons en Espagne. Ceci permet de briser l’encerclement contre lequel la France luttait depuis deux siècles.

La rivalité entre la France et l’Autriche est exploitée par les rois de Prusse depuis 1701. Ils cherchaient à développer leurs possessions et leur prestige au sein du Saint-Empire. Il faudra attendre 1756 et la guerre de Sept Ans pour une alliance entre La France et l’Autriche et contrer la montée en puissance de la Prusse. L’alliance entre la France et l’Autriche est scellée par des mariages dont celui de Marie-Antoinette avec le dauphin, futur Louis XVI.

La Révolution française de 1789 est généralement bien accueillie par les intellectuels allemands, mais cette attitude change lorsque la France envahit la rive gauche du Rhin en 1794. Le 13 janvier 1793, Danton s’exprime à la tribune de la Convention nationale, disant : « Les limites de la France sont marquées par la nature, nous les atteindrons des quatre coins de l’horizon, du côté du Rhin, du côté de l’Océan, du côté des Alpes. Là doivent finir les bornes de notre République ».

En 1803, le Premier consul Napoléon Bonaparte impose le Recès d’Empire (procès-verbal de délibérations)  qui réorganise le Saint-Empire puis se fait proclamer Empereur des Français. L’humiliante défaite d’Iéna en 1806, où l’armée française a écrasé les Prussiens est un traumatisme pour l’élite prussienne et allemande. François II se soumet à un ultimatum de Napoléon 1er  et renonce à la couronne impériale et délie tous les états allemands de leur fidélité. Dans le cadre de la nouvelle Confédération du Rhin, Napoléon Bonaparte va simplifier la carte politique de l’Allemagne en réduisant le nombre d’États de plus de trois cents à une centaine.

Confédération du Rhin

C’est à cette époque que va se forger la différence entre les conceptions allemandes et françaises de la Nation. Depuis la Révolution française de 1789, la définition de la Nation se veut universelle et insiste sur le contrat social entre les citoyens. Les Allemands, quant à eux, vont définir la Nation comme un ensemble d’individus ayant en commun des caractéristiques telles que la religion, la langue, la culture, l’histoire, voire les origines raciales.

En 1812, la retraite de la Grande armée après la campagne ratée de Russie, traverse l’Allemagne. Les princes allemands entrent en guerre contre les Français dans ce qu’on appellera « les guerres de libération » (Befreiungskriege). Celles-ci se terminent avec le retrait français d’Allemagne, en 1813, à la suite de la bataille de Leipzig. Le mouvement nationaliste qui se manifeste à cette occasion souhaite la création d’une Allemagne unie, mais les princes allemands vont rétablir tous leurs droits. Il faudra attendre Bismarck et la guerre de 1870/71 pour concrétiser cette unification. Après les guerres de la Révolution française et du 1er  Empire, les conceptions françaises et allemandes de la Nation évoluent de deux manières : la Nation civique française et la Nation ethnique allemande. Elles seront la raison principale des querelles franco-allemande jusqu’en 1945, particulièrement en ce qui concerne l’appartenance des territoires d’Alsace et de Moselle.

Après la chute de Napoléon 1er, la « Sainte-alliance », composée des royaumes vainqueurs, lutte contre les idées nouvelles et réorganisent le continent européen. Les sentiments d’unité nationale ne sont pas pris en compte, seul compte l’intérêt des dynasties. Des états sont créés, restaurés ou réunis selon un principe d’équilibre entre les grandes puissances qui est censé garantir la paix en Europe.

En Allemagne, le Congrès de Vienne va transformer et simplifier la carte politique, le nombre d’États souverains n’est plus que de 39. Le royaume de Bavière et surtout de Prusse à qui est confiée la défense de la rive gauche du Rhin, sortent renforcés. Une grande partie du 19ème siècle allemand est animé par la lutte de deux factions : d’un côté les nationalistes libéraux qui luttent pour une représentation démocratique des citoyens et contre le morcellement des États allemands ; et, d’autre part, les partisans des monarchies autocratiques allemands.

La Révolution de 1830, en France, va influencer des révoltes en Allemagne et en Europe. L’agitation révolutionnaire se répand dans les états du sud de l’Allemagne, pour la première fois, le drapeau noir-rouge-jaune, symbole de l’unité allemande, est brandi. En France, Charles X est renversé et on installe un « roi-bourgeois » libéral et constitutionnel ; Louis-Philippe 1er « roi des Français » et non plus « roi de France ». Le drapeau royal est abandonné et le tricolore refait son apparition. Louis-Philippe 1er est à son tour renversé et la Deuxième République est proclamée.

En Europe, les monarchies vacillent dès la fin de l’année 1848. Le nouvel empereur d’Autriche, François-Joseph 1er  réprime les forces révolutionnaires et son exemple est rapidement suivi par les autres souverains allemands. À la suite de ces répressions, 180 000 Allemands émigrent en France, dont 60 000 à Paris. Par son importance, cette colonie de travailleurs constitue la première immigration économique de masse de la France contemporaine.

De nombreux nationalistes allemands pensent que seul la Prusse, le plus grand et le plus puissant État de la Confédération, pourra réaliser l’unité allemande. Dans les années 1860, le chancelier Bismarck va bénéficier d’un contexte international favorable car l’Autriche est isolé. En France, Napoléon III est favorable à la cause des nationalités bien qu’Adolf Thiers met en garde contre la puissance d’une Allemagne unifiée. Presque tous les États allemands se rangent aux côtés de l’Autriche, mais les Autrichiens sont battus par l’armée prussienne à la bataille de Sadowa. L’Autriche accepte la dissolution de la Confédération germanique et son éviction d’Allemagne.

Combats des barricades à Berlin. 1848.

En 1860, le Second Empire élève un obélisque sur une colline dominant le village de Fontenoy-en-Puisaye afin de commémorer la bataille considérée comme le prélude au partage de Verdun et à la construction des nations germanique et française. On peut y lire : « PRAELIUM AD FONTANETUM DCCCXLI. Ici fut livrée le 25 juin 841 la bataille de Fontenoy entre les enfants de Louis. La victoire de Charles le Chauve sépara la France de l’empire d’occident et fonda l’indépendance de la nationalité française ».

En 1870, une nouvelle pomme de discorde surgit entre la France et la Prusse. Les Espagnols qui ont chassé leur reine, Isabelle II, proposent dans le plus grand secret le trône d’Espagne à Guillaume de Hohenzollern-Sigmaringen, petit-cousin du roi de Prusse. La France prend connaissance de cette proposition en juillet 1870 et ne veut pas d’un souverain prussien au sud. Des discussions s’engagent entre Guillaume, le roi de Prusse, et l’ambassadeur français, Benedetti, qui est éconduit par le roi de Prusse. C’est l’affaire de la dépêche d’Ems, que Bismarck s’empresse de publier en modifiant le texte et le durcissant dans le but de provoquer la France. L’Empire français ulcéré par la publication du télégramme déclare la guerre au Royaume de Prusse le 19 juillet 1870.

La Bavière, le Wurtemberg, le Bade, vont dès novembre 1870 intégrer la Confédération d’Allemagne du Nord et d’entrer en guerre au côté de la Prusse. Le manque de préparation de l’armée française la conduit au désastre. Les troupes prussiennes encerclent Paris, la défaite de Sedan provoque la chute de Napoléon III. L’Empire allemand est proclamé le 18 janvier 1871 dans la Galerie des Glaces du château de Versailles. L’Allemagne prend sa revanche sur l’humiliation des guerres de Louis XIV et de Napoléon 1er et la France perd l’Alsace et la Moselle (il ne faut pas dire  Alsace-Lorraine, mais Alsace –Moselle).

Proclamation du Reich dans la galerie des Glaces à Versailles le 18 janvier 1871.

Le traité de Francfort du 10 mai 1871, met fin à la guerre. La France est à genoux, guerre perdu, énorme dette pour indemniser l’Allemagne, la Commune de Paris et la perte de l’Alsace et de la Moselle, le Second Empire fait place à une république démocratique. L’Allemagne reste gouvernée par un système monarchique et totalitaire. Petit à petit, en France, l’esprit de revanche et la germanophobie va se développer.

Dans ce contexte, Bismarck tente un rapprochement avec la Russie, mais la rivalité entre l’Autriche et la Russie va amener l’Allemagne à choisir une alliance prioritaire avec l’Autriche. La Russie scelle une alliance avec la France en 1891. En 1898, le Royaume-Uni se joint à l’alliance franco-russe et en 1907 naît la Triple-Entente. Ceci compense la Triplice de l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie.

La fin du 19ème siècle va être un enjeu colonial. En effet, l’Allemagne n’a pas de colonie et le Reich de Guillaume II, au nom de la « Weltpolitik », souhaite sa « place au soleil » (Platz an der sonne). A la suite de la Conférence de Berlin, en 1885, et du partage de l’Afrique, l’Allemagne reçoit la Namibie, le Cameroun, le Zanzibar et le territoire du Tanganyika, le Togo et la Nouvelle-Guinée.

Colonies allemandes avant 1914 : l’Ouest africain deviendra la Namibie

et l’Afrique orientale deviendra la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda.

La France et l’Allemagne désirent prendre pied au Maroc, ce qui provoquera de nombreux incidents diplomatiques. C’est sous le nom de « crises marocaines » que nous connaissons ces joutes diplomatiques. En 1904, la France accorde un prêt énorme au sultan, ce qui équivaut à une mise sous tutelle de ses finances. L’année suivante, Guillaume II effectue une visite au Maroc et y affirme l’indépendance de ce pays. Du 16 janvier au 7 avril 1906, la Conférence internationale d’Algésiras (au sud de l’Espagne) va confirmer l’indépendance du Maroc, mais établit des droits particuliers de la France sur l’empire chérifien. Par approches successives, la France va imposer son protectorat au sultan. En avril 1911, l’Allemagne considère que c’est une violation des accords signés à Algésiras. Elle envoie la canonnière « Panthère » vers Agadir. La tension est à son comble. Finalement, la crise se résout et aboutit à un traité franco-allemand le 4 novembre 1911. L’Allemagne concède à la France une entière liberté d’action au Maroc en échange des territoires français du Congo.

Pour la suite des évènements, il faut traiter chaque période à part. La Première guerre mondiale (1914-1918), la Seconde guerre mondiale (1939-1945) et la chute de l’URSS en 1991.

La Première Guerre mondiale, aussi appelée Grande Guerre se déroule du 28 juillet 1914 au 11 novembre 1918. Elle oppose deux grandes alliances, la Triple-Entente (France, Royaume-Uni et Russie) et l’alliance formée des Empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Turquie et Bulgarie et suivi du Japon et de l’Italie.

La Seconde Guerre mondiale, ou Deuxième Guerre mondiale, du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945. Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre mondiale et par les ambitions expansionnistes de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon, favorisée par la convergence de tentions et conflits régionaux comme Chine-Japon, guerre d’Espagne, Italie-Éthiopie …

La chute et la dislocation de l’URSS, le 25 décembre 1991. Ce soir là, à 19 H 32, le drapeau soviétique fut abaissé pour la dernière fois du Kremlin et remplacé par le drapeau russe prérévolutionnaire.

Un phénomène que les historiens n’ont pas vraiment pris en compte, est que sur chaque continent, les rivalités politiques, économiques, culturelles, ont fait exploser les frontières. Des murs se sont dressés en Israël ainsi qu’à Ceuta au Maroc et à la frontière entre les USA et le Mexique … En 1990, l’ONU comptait 159 membres ; en 2013, il y en avait 193 ; Des pays se déchiraient en Nord-Sud comme au Soudan, le Mali, la RCA et la Lybie en quatre morceaux. La Russie et l’Ukraine se sont disputées la Crimée, la Chine et le Japon se disputent une île et la Yougoslavie a explosé en une demi-douzaine d’États. À partir de 1991, avec la disparition de l’URSS, plus de 27 000 km de frontières politiques ont été tracé en Europe. Dans le monde, environ 250 000 km de frontières ont donné naissance à de nouveau États. Des régions dynamiques comme l’Écosse, la Catalogne ou le pays Flamand, sont tentés par l’indépendance. C’est une véritable désintégration de la planète politique.