TBOURIDA

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 Tableau Eugène Delacroix  Fantasia ou jeu de la poudre 1832

Les « tbourida » ou « jeu de la poudre » sont de nos jours des spectacles équestres pratiqués au Maghreb. Ces spectacles ont hérité du nom de « fantasia » suite à une méprise. C’est le peintre Eugène Delacroix qui donne par erreur le sens dU spectacle équestre à ce terme. Le terme de « fantasia » est devenu avec le temps une appellation touristique.

Au Maghreb, le spectacle équestre porte généralement le nom de lab-el-baroud* (jeu de la poudre) ou lab-el-Kheil* (jeu des chevaux). Des noms locaux existent aussi comme tbourida* au Maroc. La fantasia est généralement liée à la fête ; moussem, Aid el Fitr, fin du Ramadan, mariages … ou pour honorer un visiteur de marque.

La fantasia est la répétition de deux mouvements de la cavalerie au combat : la charge rapide (el kerr*) et la retraite (el ferr*). C’est la représentation de l’art militaire de l’équitation arabo-turco-berbère d’Afrique du Nord. Malgré quelques nuances, la fantasia obéit à des règles strictes :

  • Le groupe de cavaliers, ( rhiala*) se présente au pas à l’extrémité du parcours pour la présentation des chevaux.
  • Le chef de groupe lance alors le cri de départ.
  • Au deuxième cri, les cavaliers (el faris*) se lèvent et mettent en joue avec leur fusil (moukhala*).
  • Le troisième cri donne le signal du tir ; la salve doit être unie comme si un seul coup avait été tiré ; c’est le baroud*.
  • La fin de la course est ordonnée et lente ; c’est le retour au calme pour les chevaux et les cavaliers.

moukhala 2

  • les mots en gras sont les transcriptions phonétiques des mots arabes

La fantasia se caractérise également par la richesse et la splendeur de l’habillement  du cavalier et le harnachement des chevaux ; selle de maroquin rouge, broderies en or, housses en soie de Tunis, étriers en argent …

selle fantasia

                                                                     Magnifique selle                                                               

 

cavalier fantasia

   Cavalier et monture près pour le spectacle

Le cheval barbe est originaire d’Afrique du Nord. Il est traditionnellement associé aux peuples berbères du Maghreb ; il est connu depuis l’empire romain. C’est un cheval de guerre, et la monture idéale pour la fantasia.

cheval barbe

Il y a eu des barbes célèbres dans l’histoire. Louis XIII a monté « Le Bonite », un étalon barbe. Un autre barbe fut la monture favorite du roi Ricard II d’Angleterre. Dans l’armée française, ce fut la monture de combat des Spahis.

Le cheval barbe n’est pas obligatoirement gris ; il peut également être alezan, bai ou bai-brun ou noir.

Très résistant, docile, particulièrement rustique, un dicton dit de lui : « Il peut la faim, il peut la soif, il peut le froid, il peut le chaud, jamais il n’est fatigué ».

L’histoire l’a transporté aux Amériques lors des conquêtes des conquistadors espagnols. Le cheval criolle des gauchos argentins n’est autre que le descendant des barbes. En Amérique du Nord, le mustang des indiens et des cowboys est le descendant des chevaux barbes retournés à l’état sauvage.