GODIN ET SES POÊLES

Jean Baptiste André Godin est né à Esquéhéries (Aisne) le 26 janvier 1817, il est mort le 15 janvier 1888. Industriel français, créateur de la société des poêles en fonte Godin et du Familistère de Guise (Aisne). Il est enterré dans le jardin du Familistère.

JEAN BAPTISTE ANDRÉ GODIN

Fils d’un artisan serrurier, il quitte l’école à 11 ans pour le travail des métaux. Il fera un tour de France à 17 ans (sans compagnonnage). En 1837, il revient dans son village natal, où il s’installe à son compte en 1840. Il se marie la même année avec Sophie Esther Lemaire avec qui il aura un unique fils Caïus Émile. Il monte un atelier de fabrication d’appareils de chauffage et obtient le 15 juillet 1840 le brevet de fabrication d’un poêle à charbon en fonte de fer. En 1846, Il transfert la fonderie Godin au bord de l’Oise, à Guise (Aisne). Son usine compte alors 32 ouvriers. En 1854, il crée dans la banlieue de Bruxelles, une succursale des fonderies de Guise.

En 1842, il découvre, dans un article publié dans le Guetteur, journal de Saint-Quentin, les théories de Charles Fourier. Il s’agit de créer des phalanstères, un phalanstère est un ensemble de bâtiments à usage communautaire qui se forme par la libre association et par l’accord affectueux de leurs membres. Dans l’esprit de Fourier, les phalanstères formeront le socle d’un nouvel état, chacun regroupant 1 500 individus de tous âges et des trois sexes. Pour Fourier, les mineurs appartiennent à un troisième sexe, un sexe neutre et impubère.

Sensible à cette idée, Godin souhaite créer une alternative à la société industrielle en plein développement à son époque, et offrir aux ouvriers le confort dont seuls les bourgeois pouvaient bénéficier. A partir de 1859, il va créer un univers autour de son usine de Guise, le Familistère dont le mode de fonctionnement sera le précurseur des coopératives d’aujourd’hui. Ce Palais social (très modernes pour l’époque) avait un confort inédit avec chauffage central, eau courante, douches, toilettes, éclairage au gaz… Des services partagés (économat, crèche, piscine, lavoir). Sont mis en place également, écoles, cours du soir pour adultes, théâtre… ainsi que des avantages sociaux comme la retraite, ou encore l’assurance maladie.

LE FAMILISTÈRE DE GUISE
LA CRÈCHE DU FAMILISTÈRE

La construction du Familistère de Guise mettra 25 ans, avant de voir la version définitive (1859-1884). Pendant ce temps-là, la manufacture se développe considérablement et va employer jusqu’à 1 500 ouvriers. L’équivalent sera fait autour de son usine belge de Laeken.

Jean Baptiste Godin fut également député de l’Aisne, de 1871 à 1876 ; Il se montra alors un fervent défenseur de la cause sociale. En 1882, il est fait Chevalier  dans l’Ordre de la Légion d’Honneur.

La société qu’il a fondée existe encore aujourd’hui, mais l’association du Capital et du Travail qui la gérait, est dissoute en 1968. La transformation, suite à des tensions internes, fait que Godin passe en société anonyme. L’ensemble du site est acquis en 1970 par la société Le Creuset. Le Creuset vend les pavillons d’habitations et cède peu à peu à la ville les parties  publiques du Familistère, et cède en 1988 la partie industrielle au groupe Cheminées Philippe. L’usine restructurée renoue avec les bénéfices et occupe à nouveau une position phare sur le marché des appareils de chauffage et des cuisinières de haute technologie. En 2008, elle emploi près de 400 personnes.

A Guise, le Familistère a cessé de fonctionner en tant que tel, mais ses bâtiments sont toujours utilisés en tant qu’habitations et ont été classés au patrimoine en 1991. Utilisé également comme Musée ainsi que les installations de la vie sociale de l’époque.

SOUS L’ÉNORME VERRIÈRE …
ON DANSAIT AUTREFOIS