HISTOIRE DES CATHARES


Le mot « cathare » est entré dans le langage courant… en 1950. En effet, des chercheurs ont décliné le mot grec « katharos » en français, ce qui a donné cathare.

Apparue en France entre le 10ème et le 12ème siècle, cette religion va se répandre particulièrement dans le sud de la France et va bénéficier de la protection des seigneurs du Midi. À partir de 1209, l’église catholique va lancer une véritable croisade contre ceux que l’on nommait, à l’époque, les albigeois ou les hérétiques. Les cathares n’étaient pas des gens violents, ils n’avaient pas d’armée ni de châteaux, ils se réfugiaient dans les châteaux des seigneurs acquis à leur cause. Si de nos jours le mot cathare est utilisé, c’est à des fins commerciales et touristiques. Ainsi, vous trouvez des fromages cathares, du foie gras cathare, des saucissons cathares, de l’huile d’olive et du savon cathares et des châteaux cathares.

En 1209, débute la première croisade contre les Albigeois ; combats, sièges et massacres vont s’enchaîner jusqu’en 1229. À partir de ce moment-là, la lutte contre l’hérésie va donner naissance à l’Inquisition. Notons au passage que la noblesse et les seigneurs du Midi qui ont été les protecteurs des hérétiques, vont être dépossédés de leurs biens au profit de la couronne de France.

DOCTRINE CATHARE

Ce mouvement s’est développé dans le sud de la France au 12ème siècle, en opposition à l’église catholique. Basé sur le christianisme, cette nouvelle religion critique la richesse ostentatoire et l’abus de pouvoir de l’église romaine. Les cathares revendiquent une religion plus proche de la chrétienté primitive respectant idéal de vie et pauvreté du Christ. Cette croyance repose sur l’existence de deux mondes : l’un est bon, l’autre est mauvais. Ils se nommaient d’ailleurs « Bons Hommes ». L’église a fait de la lutte contre les hérétiques une de ses préoccupations majeures. Le Pape Innocent III déclenche une croisade contre les hérétiques albigeois après l’assassinat de Pierre de Castelnau, légat du Pape.

Pierre de Castelnau est originaire de Montpellier. Dominicain, archidiacre de Maguelonne, il est entré à l’abbaye cistercienne de Fontfroide, le Pape Innocent III le charge de lutter contre la vague montante des hérétiques, bien implantés en Albigeois. Il parcourt la province de Toulouse et a des relations orageuses avec Raymond VI ; comte de Toulouse. Les deux hommes qui sont en grand conflit, n’arrivent pas du tout à s’entendre. Raymond VI refuse de participer à la lutte contre les Albigeois. Près de Saint-Gilles du Gard, le 15 janvier 1208, Pierre de Castelnau est assassiné d’un coup de lance par un écuyer du comte de Toulouse. L’assassinat du légat pontife déclenche peu de temps après la croisade contre les Albigeois.

22 JUILLET 1209.

L’armée des croisés a pour chef Simon de Montfort, le représentant du Pape est Arnaud Amalric (ou Amaury), ils vont prendre la ville de Béziers qui est mise à sac et dont les habitants sont tous massacrés, pourtant majoritairement catholique. Béziers avait donné refuge aux Albigeois, les croisés auraient demandé au légat du Pape comment reconnaître les hérétiques ; il aurait répondu : « Tuez les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ». Après ce massacre, les cathares vont s’organiser jusqu’à ce que leur chemin croise celui de l’armée royale. La croisade contre les Albigeois n’éliminera pas complètement le catharisme, c’est l’Inquisition qui prendra le relais et qui mettra fin au mouvement hérétique.

Simon de Montfort

 1210.

Simon de Montfort assiège Minerve qui est défendue par le seigneur Guilhem de Minerve. Ce dernier avait donné refuge à des cathares. Grâce à ses catapultes, Simon de Montfort réussit à détruire l’accès à l’unique puits de la cité. Minerve va résister cinq semaines. Guilhem sort négocier et Simon de Montfort promet la vie sauve à ceux qui abjurent leur foi. Tous refusent (sauf trois), 140 cathares vont périr sur le tout premier bûcher de la croisade contre les albigeois.

1209-1229.

Durant ces vingt années, guerre de religion et conflit politique vont s’entremêler. Le roi Philippe Auguste refuse de s’engager dans ce conflit, mais des milliers de barons et chevaliers y sont favorables, attirés par les richesses du Midi de la France. En 1226, le roi Louis VIII, qui a succédé à Philippe-Auguste, prend part à la croisade. Tandis que Raymond VII, comte de Toulouse et fils du précédent, rassemble autour de lui les résistants cathares. Finalement, le comte de Toulouse est excommunié, comme son père, il est contraint de signer le traité de Paris avec Blanche de Castille en 1229, pour mettre fin à la croisade. Il destine ainsi ses terres à devenir possession de la couronne de France.

LOUIS VIII

PHILIPPE-AUGUSTE

RAYMOND VI

RAYMOND VII

Il faut savoir que le 25 mars 1199, l’Inquisition est annoncée par la bulle du Pape Innocent III (Vergentis in sernium). C’est une nouvelle procédure de lutte contre l’hérésie. En fait, depuis 1139 et le deuxième concile de Latran, l’église a fait de la lutte contre les hérétiques une de ses préoccupations majeures.

Après le sac de Béziers, les troupes croisées s’emparent de Carcassonne et atteignent la commune de Muret. Puis, en juin 1215, l’armée des croisés de Simon de Montfort fait son entrée à Toulouse. Raymond VI est en fuite, il se réfugie en Angleterre. Quelques mois plus tard, Simon de Montfort se fera attribuer les terres de son ennemi.

25 JUIN 1218.

Toulouse se révolte contre Simon de Montfort et le pousse hors de la ville. Ce dernier entreprend alors le siège de la ville. Lors des échanges guerriers, une lourde pierre s’abat sur la tempe de Simon de Montfort, il est tué sur le coup. L’armée des croisés se disperse aussitôt. Son fils Amaury reprend le combat mais il est battu par le comte de Toulouse Raymond VII qui récupérera ses terres. Il va mourir le 27 septembre 1249 et laisse ses terres à son gendre Alphonse de Poitiers. À la mort de ce dernier, le comté de Toulouse revient directement à la couronne de France.

16 MARS 1244.

Depuis des mois, les cathares sont retranchés en haut d’une montagne dans le château de Montségur. Ils survivent malgré le siège des croisés. Ils vont perdre leur avantage lorsqu’un paysan, traître à leur cause, révèle l’emplacement d’un passage secret menant à la forteresse. L’armée des croisés prend le château et les cathares capitulent. Les hérétiques sont faits prisonniers et plus de 200 d’entre eux sont brûlés vifs aux pieds des remparts. Les autres détenus sont envoyés à Bram et pris en charge par le tribunal de l’Inquisition.   

En 1233, l’église catholique adopte une nouvelle stratégie, les hérétiques sont jugés par les tribunaux de l’Inquisition aux mains des dominicains. Le nombre de cathare va se réduire considérablement, facilité par la doctrine cathare qui interdit à ses fidèles de mentir.

Le dernier « Bon Homme » connu est Guilhem Bélibaste, mort sur le bûcher à Villerouge-Termenès (Aude) en 1321.

LE LONG DU CANAL DU MIDI