LOUIS AUGUSTE ADRIAN

 

LOUIS AUGUSTE ADRIAN ( 1859-1933 ) INTENDANT GÉNÉRAL

 

Louis Auguste Adrian est né le 29 août 1859, à Metz. En 1871, la famille Adrian quitte la ville, en charrette, car le père a refusé la nationalité allemande. Ils vont s’établir à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, puis à Bourges, dans le Cher, avant d’arrivée enfin à Tours, en Indre-et-Loire. En 1878, Louis Auguste réussit le Concours général et il est admis à Polytechnique. À la sortie de Polytechnique, il s’engage dans l’armée et choisit dans un premier temps le Génie, puis l’Intendance.

De 1891 à 1895, il dirige les travaux défensifs de l’île Cézembre, en face de Saint-Malo. En 1895, il organise l’expédition de Madagascar où il coordonne la logistique. Il sera décoré de la Croix de la Légion d’honneur pour faits de guerre.

En 1907, il est nommé sous-directeur de l’intendance au Ministère de la Guerre. Louis Adrian y traque les fraudeurs et la corruption, ce qui lui vaut de nombreux ennemis, civils et militaires. Il demande sa mise à la retraite en 1913, à 54 ans.

À la déclaration de la guerre, il demande à être réintégré. Chargé des questions de l’habillement, il s’illustre aussitôt à Lille en sauvant 4 000 tonnes de drap au nez et à la barbe des Allemands.

À partir de ce moment-là, grâce à son esprit inventif et son souci du bien-être du soldat, il prendra de nombreuses initiatives, facilement et rapidement mises en œuvre, comme la veste en peau de mouton pour préserver les poilus du froid de l’hiver dans les tranchées.

En 1915, il y a pénurie de toiles de tentes pour abriter les blessés près du front. Il imagine un baraquement modulable, en bois, facile à monter. Ces baraquements vont servir jusque dans les années 50. Ces baraquements servent aussi bien à abriter les hôpitaux de campagne, les prisonniers de guerre, plus tard, les réfugiés Belges et Espagnols en 1939, les Chantiers de jeunesse en 1940, puis, les prisonniers de guerre allemands de 1944 à 1949.

 

Dès 1914, il songe à la protection des soldats au combat. L’armée française a pour coiffure un képi garance. On a bien pensé à une cervelière, mais peu pratique et peu efficace. 77 % des blessés le sont à la tête et plus de 80 % de ces blessures sont mortelles. Il propose alors un casque de tôle d’acier, très léger, 700 grammes, pas cher et de  fabrication simple. Sept millions de casques sont fabriqués dans l’année. En 1916, on ne comptera plus que 22 % de blessures à la tête, et la moitié ne sont pas mortelles.

Képi avec cervelière

 

Le casque Adrian

Ce casque va sauver la vie à des milliers de soldats. Il faudra 10 000 tonnes d’acier pour réaliser les 7 premiers millions de casques en 1915. Ce casque sera encore en service au début de la Seconde guerre mondiale. Il sera porté par tous, du général au soldat de 2ème classe.

À la fin de la guerre 1914/18, les Poilus furent autorisés à conserver leur casque. En souvenir, on y rajouta une inscription sur la visière.

Durant toute la guerre, il poursuivra ses recherches pour la protection du soldat : cuirasse, siège-tourelle blindée pour aviateur, lunettes pare-éclats… Clémenceau fait appel à lui pour localiser par triangulation les sept canons allemands à longue portée, les « Pariser Kanonen », qui bombardaient Paris.

En 1918, il entre, avec Pétain, en vainqueur dans Metz, son pays natal qu’il avait dû fuir en 1871.

Le 16 juin 1920, l’Intendant général Louis Auguste Adrian est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’honneur. Il quitte le service actif la même année et se retire dans sa propriété des Genêts (Manche). Il s’éteint au Val-de- Grâce, à Paris, le 8 août 1933.

Tombe du général Adrian – Église Notre-Dame de Genêts