LA PRINCESSE DU ROYAUME DU BOUT DU MONDE

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Comme dans toutes les histoires, il faut commencer par les mots suivants :

Il était une fois…

Eh oui ! Il était une fois une princesse qui habitait dans le royaume du Bout du Monde. C’était si loin que jamais aucun prince ne visita ce lieu lointain. La princesse, qui se nommait Dahlia, se morfondait dans son palais. C’était un immense palais avec des tours gigantesques, des portes géantes sous lesquelles un éléphant pouvait passer avec son passager sur le dos. Le palais était de toutes les couleurs, et, quand le soleil brillait dans le firmament, la belle demeure de la princesse devenait un écrin multicolore, comme un arc-en-ciel. Il y avait aussi des jardins où les fleurs rivalisaient de couleurs et de beauté, des centaines d’oiseaux qui volaient de branches en branches en sifflant leurs mélodies préférées. Une musique de paradis qui ravissait les oreilles des habitants du palais.

Malgré ces décors de rêve, ces beautés paradisiaques, la princesse Dahlia était très malheureuse. Jamais personne ne venait la voir, ni dans son palais, ni dans ses jardins multicolores. Elle s’ennuyait, elle était très triste…Mais un jour…

Alors que la princesse se reposait sur un des bancs du jardin, un ouvrage de broderie dans les mains, un très joli perroquet vint se poser auprès d’elle.

  • Grrrr ! Bonjour princesse Grrrrrr ! Je m’appelle Ara, grrr !
  • Bonjour bel emplumé ! Tu parles bien la langue des humains…
  • Grrrr ! Les langues ma princesse, grrrr ! Car je voyage beaucoup à travers le monde grrrr !

La princesse était toute heureuse de pouvoir converser avec quelqu’un ; même si ce quelqu’un était un oiseau.

  • Mais que fais-tu dans mon jardin ? Il n’y a guère de distractions ici.
  • Cela fait plusieurs jours que je t’observe depuis mon perchoir, et je trouve que tu es bien seule et bien triste dans ton beau palais. Alors, je viens te tenir compagnie si tu le veux bien.
  • Mais j’en suis ravie bel oiseau. Ta gentillesse mérite bien une récompense. Que souhaites-tu ?
  • Oh ! Rien de particulier ; car je possède beaucoup de choses. La liberté, l’espace, la nourriture, beaucoup d’amis…
  • Tu as bien de la chance ; car moi, bien que princesse, je n’ai pas d’amis et je suis prisonnière de ce palais qui est si loin de tout que personne ne vient jamais.

La tristesse envahit le beau visage de Dahlia, deux petites perles s’écoulaient de ses yeux, dessinant un sillon argenté sur ses joues. Durant un petit instant, un silence lourd planait sur le jardin. Au même moment, un nuage voila le soleil, les oiseaux ne chantèrent plus et en l’absence de lumière, les fleurs devinrent toutes pâles.

  • Ne sois pas triste ma belle princesse grrrr ! Comme le nuage dans le ciel, ce chagrin va passer et la lumière va revenir de plus belle grrrr !
  • …et ma solitude également…répond la princesse avec un petit sanglot dans la voix.

Le perroquet réfléchit un instant…Il lui faut trouver une solution pour rendre la joie et la gaîté à sa nouvelle amie.

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  • Grrrr ! Je crois que j’ai une idée, ma belle princesse grrrr !
  • Raconte mon bel ami ; j’ai hâte de savoir.
  • Grrrr ! Au cours de mon prochain voyage grrrr ! Je survolerai des châteaux, et, si je vois un jeune et beau prince, je lui ferai savoir qu’une très belle princesse habite au Bout du Monde grrrr ! Je lui décrirai ta beauté et ta gentillesse, grrrr ! et le magnifique pays où tu habites. Il ne résistera pas à mon beau langage, tu peux me faire confiance, grrrr !
  • Mais il ne trouvera jamais le pays du Bout du Monde…
  • Mais si, mais si grrrr ! Je le guiderai jusqu’à toi grrrr !

La princesse était folle de joie et d’espérance. L’idée lui semblait bonne et son ami Ara avait toute sa confiance.

Les jours passèrent ; puis les semaines…les mois. Chaque matin, dès que le soleil pointait, Dahlia, notre princesse, montait au sommet de la plus haute tour du château et scrutait l’horizon avec l’espoir de voir arriver son ami Ara avec une bonne nouvelle. Un matin, alors que la princesse désespérait de rencontrer enfin son prince charmant, un battement d’ailes vint secouer sa belle chevelure d’ébène. C’était Ara, son ami le bel oiseau. Il avait tenu parole.

  • Grrrr ! Grrrr ! Bonjour ma belle princesse !
  • Comme je suis heureuse de te revoir mon bon et bel ami…Raconte ton voyage…As-tu trouvé le prince que mon cœur attend depuis si longtemps ?
  • Grrrr ! Je sais où il se trouve…mais il faut pour cela que tu m’embrasses sur mon bec crochu et que tu fasses un vœu, grrrr !
  • Heureuse comme je suis, tu as toute mon affection et ma tendresse. Ce n’est pas un, ni deux baisers que te mérites, mais des centaines.

La princesse se pencha vers le bel oiseau et l’embrassa avec beaucoup de tendresse. Au moment où les lèvres de Dahlia effleurent le bec du bel emplumé, un nuage multicolore enveloppe le volatile…et un jeune homme apparaît. Ara avait disparu laissant la place à un très beau prince.

  • Charmante princesse, je vous présente mes hommages ! Je suis le prince Ara. Une sorcière m’avait jadis jeté un sortilège, me transformant en perroquet. Ce sort devait me poursuivre jusqu’au jour où une charmante princesse voudrait bien m’embrasser. C’est chose faite. Mon amour pour vous restera intact jusqu’à mon dernier souffle.
  • Vous me comblez de bonheur mon bon prince…

C’est ainsi que le royaume du Bout du Monde eut le bonheur de célébrer un merveilleux mariage. Dahlia et Ara furent très heureux et comme dans tous les contes de fée, ils eurent beaucoup d’enfants qui à leur tour aimèrent les oiseaux de toutes les couleurs…

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