UN PICON BIÈRE S.V.P. !

Cette boisson couleur caramel est consommée dans le Nord et l’Est de la France, ainsi qu’au Luxembourg, en Belgique et en Suisse. De nombreuses versions sur son origine circulent et s’octroient la paternité du breuvage. En fait, voici l’histoire :

La famille Picon quitte l’Italie (Gènes) pour s’installer à Marseille en 1815. Là, le jeune Gaétan Picon devient apprenti dans une distillerie. Quelques temps plus tard il s’engage dans l’armée et fait campagne en Algérie. Comme beaucoup de ses camarades, il attrape une « fièvre maligne ». Il invente alors une mixture à base de zestes d’orange, de quinquina et de gentiane macérés dans de l’eau-de-vie présentant des propriétés fébrifuges (qui fait tomber la fièvre) et désaltérantes.

Fixé à Philippeville en 1832, puis à Alger, il améliore sa formule et la commercialise en 1837 comme apéritif sous le nom d’amer africain (dans l’Est de la France on demande un « amer bière » au bar).

1862, Exposition Universelle de Londres. Le gouvernement invite les industriels français à y participer. Le sous-préfet de Philippeville, Jean-Baptiste Nouvion insiste auprès de Gaétan Picon pour qu’il concoure à Londres. Ce dernier va faire la sourde oreille. À l’insu du fabricant, le sous-préfet va envoyer une caisse d’amer africain à Londres et obtient une médaille de bronze lors de l’Exposition Universelle de 1862.

Gaétan Picon, rentre en Métropole, s’installe à Marseille et crée sa première entreprise de fabrication du Picon désormais appelée ainsi. L’entreprise donna son nom au quartier et à la gare SNCF de Picon-Busserine dans le 14ème arrondissement de la cité phocéenne.

Alors !  Un amer bière s.v.p ! Comme dans l’Est de la France.