11 NOVEMBRE 1918

UNE DATE IMPORTANTE DE NOTRE HISTOIRE

Jacky - Novembre 1Nous l’avons tous remarqué, à ce moment de l’année il fait un temps de « Toussaint ». Bien souvent, les commémorations devant nos monuments aux Morts se font sous la pluie. Le 11 novembre 1918 n’a pas fait exception.

Ce jour-là, des conditions anticycloniques d’automne régnaient sur la France. Les pressions atmosphériques étaient fortes, entre 1025 et 1030 hPa. Le ciel était couvert dans le Nord-ouest du pays. Au petit matin, des brumes apparaissent et le brouillard était très épais dans le Nord-est. Températures basses et gelée blanche à la levée du jour. A 07h00 on relève -1°C à Nantes et au Mans, 1°C à Limoges, 2°C à Paris, 3°C à Clermont-Ferrand, 4°C à Bordeaux, 7°C à Brest, 12°C à Marseille. A Rethondes, en forêt de Compiègne, lors de la signature de l’armistice de 1918, à 05h15 du matin, le temps était brumeux et frais.Nos glorieux Anciens étaient encore à la tâche. Le 1ier R.A.C dont on parle depuis quelques temps, était dans l’action pour sauver Reims. Le 21ème R.I.C. se déplaçait vers l’Est et se préparait à porter le combat sur le sol allemand.

Mais que reste-t-il dans notre quotidien, de ces temps lointains de guerre. Plein de choses. Notre devoir de Mémoire certes, nos Monuments aux Morts et nos cimetières militaires en témoignent ; mais une quantité incroyable de techniques chirurgicales, de nom de boissons, d’expressions populaires…

Sur les 2 800 000 blessés, 15% le sont à la face. La chirurgie réparatrice maxillo-faciale fait des progrès fantastiques. Les premières greffes osseuses sont réalisées. L’imagerie médicale se développe grâce à Marie Curie qui met en place des voitures équipées de matériels radiographiques pour intervenir au plus près des blessés du front. Des prothèses articulées permettent aux mutilés de retrouver une certaine mobilité.

Un aéroport est crée, celui du Bourget, la montre-bracelet pour homme fait son apparition, beaucoup plus pratique au combat. La nourriture industrielle en conserve, inconnue des soldats, devient le quotidien. « Le singe en boîte » et le pain de guerre « qui ne ramolli pas sous la pluie » font désormais partie des souvenirs de guerre. Certaines rues changent de nom ; comme la rue de Berlin. Une boisson comme le café viennois devient le café liégeois en hommage aux habitants de cette ville belge qui a résisté héroïquement à l’envahisseur en août 1914.

Mutilé de la face…réparé

Jacky - Novembre 2

Véhicule radiologique

Jacky - Novembre 3

Ce qui nous reste de nos jours ; un dictionnaire de mots et d’expressions, héritage de l’argot des « Poilus ». Pour les « anciens », une jeune recrue est un bleu. Les « Poilus » avaient donné ce surnom aux soldats de la classe 17 qui n’avaient connu d’autre uniforme que le bleu horizon. Pinard ; c’était le nom du négociant qui avait le contrat de distribution de vin à l’armée. Cuistot ; cuisinier. Flotte ; eau. Barbaque ; viande au sens péjoratif. Popote ; lieu de repas en commun.

Les troupes coloniales nous en laissé le caoua ; café. Le lascar ; soldat débrouillard, mot emprunté à l’arabe comme le clebs ; chien.

Avoir du cran ; voulait dire : ne pas s’appuyer sur le cran de sûreté de son fusil. Le Barda ; l’équipement du soldat. Le billard ; table d’opération pour les blessés. Piston ; pour capitaine, d’où « avoir des appuis ». Système D ; comme débrouille. Le boulot ; mot emprunté aux artisans du Faubourg Saint-Antoine qui râlaient lorsqu’ils devaient travailler le bouleau, plus dur que le sapin.

La liste est longue. Une guerre apporte toujours un développement accéléré dans de multiples domaines, point positif dans une période meurtrière.

Le 11 novembre 2014, je serai à Agadir, au Maroc, sous le soleil de midi, pour rendre un hommage à nos frères d’armes Marocains. La cérémonie se déroulera au Carré militaire du cimetière d’Agadir, avec la présence du Consul général et de nombreux Français résidents. Les enfants des écoles françaises vont lire des textes patriotiques… comme à chaque 11.11 à 11 heures depuis 96 ans.