PREMIER LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE DE PARIS
Gabriel Nicolas de La Reynie est né le 25 mai 1625 à Limoges. Il est mort le 14 juin 1709 (84 ans) à Paris. Premier lieutenant général de police de Paris, de 1667 à 1697, il a, par son action énergique et ses réformes novatrices, fait de Paris une ville propre, et assuré la sécurité de la capitale pendant trente ans. Il est considéré comme le père de la police judiciaire française.
Remarqué par Colbert, il est pressenti pour une nouvelle charge, celle de lieutenant de police de Paris en 1667, charge qu’il assumera pendant trente années. La police doit assurer le repos du public, protéger la ville des désordres. L’édit que présente Colbert au roi Louis XIV, l’Édit de Saint-Germain-en-Laye du 15 mars 1667, résulte du changement des mœurs françaises en matière de sécurité publique. Nicolas de La Reynie sera le premier lieutenant-général de police. L’Édit confère au lieutenant de police la lutte contre la délinquance, l’incendie, l’inondation, la police économique, la police des mœurs… Il laisse à Nicolas de La Reynie le soin d’organiser son administration.
A cette époque, quatre polices différentes existaient à Paris :
- Les commissaires du Châtelet,
- Les archers et exempts du guet,
- La compagnie du lieutenant criminel,
- La prévôté de l’île.
Il réorganise ces polices et les prend sous sa coupe. Sous sa juridiction, ils deviennent « commissaires de police », (terme qu’il a inventé) et leur nombre sera de 48 répartis entre les 17 quartiers de Paris. Ils rendent compte chaque jour de leur activité au lieutenant de police (qui ne deviendra lieutenant-général qu’en 1699 quand l’organisation s’étendra à tout le royaume).
Nicolas de La Reynie compte aussi sur un réseau d’indicateurs rémunérés ; les « mouches », en liberté et les « moutons », en prison. Il peut requérir les forces de l’armée, soit la maréchaussée, soit le Guet royal des portes et murailles de Paris. C’est ainsi qu’il va rétablir l’ordre dans la Cité. C’est aussi grâce à ses méthodes musclées que Paris va devenir à cette époque, la ville la plus propre d’Europe (financée par une taxe dite “des boues et lanternes”. On lui doit l’éclairage public, même dans les ruelles les plus sombres (d’où l’expression « Paris ville lumière ») pour rendre les rues plus sûres. On lui doit aussi les premières règles de circulation et de stationnement, le pavage des rues et l’adduction d’eau.
Au cours des grands procès, il est aussi juge ou procureur comme dans le procès du complot de Lautréaumont, dont les coupables furent exécutés pour conspiration en 1697, l’affaire des poisons (La Voisin) qui va durer trois ans (1679-1682) et le procès du quiétisme (secte mystique).
Un grand fait d’arme.
LA COUR DES MIRACLES
Le roi lui a confié une mission, en finir une fois pour toute avec la grande cour des miracles. Au cours de l’hiver de 1667, Nicolas de La Reynie se rend dans ce quartier mal famé, accompagné de gens d’armes à cheval. Il annonce que tout le quartier doit être évacué et il promet que les douze derniers seront pendus ou envoyés aux galères. La menace va porter ses fruits et les habitants quittent cette zone de non-droit sans attendre.
Les lieutenants de police vont se succéder durant des nombreuses années. L’institution créée par Colbert ne cessera de se développer jusqu’à la création, en 1800, par Bonaparte, de la préfecture de police.
En 1697, Nicolas de La Reynie démissionne de la lieutenance générale, mais il conservera sa charge de Conseiller d’État. Il meurt le 14 juin 1709, à l’âge de 84 ans.