HISTOIRE DU PERMIS DE CONDUIRE

« EN VOITURE SIMONE ! C’EST MOI QUI CONDUIS, C’EST TOI QUI KLAXONNE ! »

1893. Le préfet de police de Paris, Louis Lépine (photo de gauche), l’homme du fameux concours, impose un certificat pour la conduite automobile. Ce document ne deviendra national qu’en 1889. Le permis de conduire instauré en France en 1893, sera obligatoire pour les candidats masculins de plus de 21 ans.

Auparavant, le 16 août 1889, Léon Serpollet passe le premier examen de conduire sur un tricycle de sa conception, puis obtient en 1891, la première autorisation de circuler à 16 km/h.

Léon Serpollet et son tricycle à vapeur

Il faudra attendre 1898 pour qu’une femme obtienne son permis de conduire, Anne de Rochechouart, duchesse d’Uzès est la première femme à obtenir le précieux certificat. La duchesse est aussi la première femme à recevoir une contravention, le 3 juillet 1898, pour excès de vitesse supérieure à 20 km/h autorisés, au bois de Boulogne.

Anne de Rochechouart, duchesse d’Uzès.

En France, le permis de conduire officiel est formellement apparu dans le code de la route de 1922. Il a beaucoup évolué depuis.

AUJOURD’HUI

HIER

L’AUTORISATION DE CIRCULER DE SERPOLLET EN 1891.

La première réglementation en la matière fait suite à l’ordonnance du préfet de Paris Louis Lépine, le 14 août 1893. Un ingénieur des Mines fait passer l’examen qui consiste à savoir démarrer, se diriger, s’arrêter et avoir quelques notions de dépannage. La vitesse est limitée à 20 km/h en rase campagne et à 12 km/h en agglomération. Il existait alors en France, 1 700 véhicules.

Le terme « permis de conduire » apparaît pour la première fois dans le décret du 31 décembre 1922, dit « code de la route ». Les candidats doivent avoir 18 ans.

Le titre n’est plus délivré par le service des Mines, mais par un « expert accrédité ». L’Union nationale des associations de tourisme (UNAT) a été chargée de fournir aux préfets des experts de son choix. Le permis de conduire appelé « carte rose », est muni de la photographie du titulaire.

L’époque de l’Entre-deux-guerres correspond à l’accroissement du nombre de véhicules et du nombre grandissant des d’accidents. Les motocyclettes, de 35 000 avant guerre, passe à 300 000 en 1928 puis 570 000 en 1934. Le parc des véhicules de tourisme passe de 157 272 en 1920, à 1 800 000 en 1940 et le nombre de véhicules utilitaires de 79 076 à 500 000.

Avec l’augmentation du nombre de véhicules sur les routes, le nombre d’accidents devient plus important. Il s’ensuit une réflexion sur les modes de répressions. Le ministre de l’Intérieur Maurice Maunoury invente le « coup de sifflet du gendarme » dans une circulaire du 15 janvier 1923, il est stipulé que « chaque gendarme doit être muni d’un sifflet pour prévenir et arrêter les automobilistes en faute et les préviennent par l’émission d’un coup de sifflet suffisamment aigu et prolongé pour qu’il puisse être distinctement perçu par les contrevenants, en toutes circonstances ».

En 1930, il est imposé aux candidats au transport en commun un contrôle médical. L’examen médical sera étendu à l’ensemble des conducteurs poids lourds en 1933.

Les leçons de conduite vont se professionnaliser. Les dispositifs de « double commandes » sont rendus obligatoires à Paris en 1925, puis sur l’ensemble du territoire national en 1930. 267 487 candidats passent le permis en 1927, 559 651 en 1930.

Le code de 1954 réorganise le Code de la route de 1939. Six catégories sont créées (A1, A, B, C, D, E, et F). Un contrôle médicale devient obligatoire pour les catégories C et D. Sous le gouvernement Chabans-Delmas, le décret du 5 février 1969, impose la limitation de vitesse à 90 km/h pour les titulaires du permis depuis moins d’un an. Le 1er janvier 1985 entre en vigueur un nouveau modèle de permis de conduire conforme aux prescriptions de la communauté européenne. Ce modèle, dit « France 5 », comporte toujours 3 volets mais est plus petit que le précédent « France 4 ».

Modèle de la communauté européenne ; F pour France, D pour l’Allemagne etc.

À compter du 19 janvier 2013, entre en vigueur le permis électronique. Le  carton rose à trois volets est remplacé par une carte plastifiée, format carte de crédit. Pour un problème de coût de revient, depuis le 15 juillet 2015, le permis de conduire ne comporte plus de puce électronique.

Le carton rose prend la forme d’une carte de crédit.

Pour la petite histoire.

Mary Anderson, une Américaine, a inventé le balai essuie-glace en 1903. Le constructeur automobile Cadillac sera le premier à mettre en équipement standard le balai essuie-glace sur sa chaîne de montage en 1922.