LOUISE MICHEL

Matricule : 2182 – La Vierge rouge, Enjolras …

Clémence, Louise Michel est née le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-Côte, en Haute-Marne. Officiellement « née de père inconnu », elle est sans doute la fille du fils du propriétaire de château, Laurent Demahis.

Elle reçut une très bonne éducation au sein de la famille Demahis que la petite Louise considérait comme ses grands parents. À leur mort en 1850, elle est doté d’un petit pécule mais doit quitter le château, car les héritiers ont mis la demeure en vente. Avec sa mère, elles s’installent à Chaumont où Louise poursuit ses études. Elle obtiendra le brevet de capacité qui lui permettra d’exercer le métier d’institutrice.

 

Le château de Vroncourt où naquit Louise Michel

À 22 ans, elle va créer sa première école libre à Audelongcourt. École libre, car elle a refusé de prêter serment à l’empereur. Elle y enseignera durant une année. Une deuxième école verra le jour en 1854 à Clefmont, toujours en Haute-Marne, puis une troisième à Millières en 1855.

En 1856, elle quitte la Haute-Marne pour s’installer à Paris. Elle trouve une place d’enseignante dans le 10ème arrondissement, rue du Château d’Eau. Pendant quinze ans elle va poursuivre son activité d’institutrice. En 1865, elle ouvre un externat rue Houdon, puis un second suivra en 1868, rue Oudot. Entre-temps, en 1862, elle est nommée secrétaire de l’Union des Poètes, puis secrétaire de la Société démocratique de la moralisation en 1869.

Durant cette période elle fait la connaissance de Jules Vallès, un journaliste et futur communard, Eugène Varlin, Raoul Rigault, Émile Eudes et Théophile Ferré dont elle tombe éperdument amoureuse. Elle écrit pour des journaux d’opposition (« Le cri du peuple ») et rédige des poèmes qu’elle adresse à Victor Hugo avec qui elle entretiendra une correspondance de 1850 à 1879. C’est également à cette époque que Louise Michel met réellement les pieds dans les milieux révolutionnaires. Elle rencontrera aussi Georges Clémenceau, alors maire de Montmartre.

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« Hirondelle qui viens de la nue rageuse

Hirondelle fidèle, où vas-tu ? Dis-te moi

Quelle brise t’emporte, errante voyageuse ?

Écoute, je voudrais m’en aller avec toi »

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1870, Louise Michel a quarante ans. La France est en pleine guerre contre la Prusse. Le Second Empire va vivre ses derniers instants. En septembre 1870, Napoléon III est défait à Sedan, prisonnier, le Second Empire a vécu.

Cette année-là, elle est élue Présidente du Comité de vigilance des citoyennes du 18ème arrondissement de Paris.

La IIIème République est proclamée le 4 septembre. Dès le 19, Paris est assiégé par les Prussiens. La résistance se met en place et Louise Michel s’active pour faire vivre son école et surtout nourrir correctement ses élèves, avec l’appui du maire de Montmartre, Georges Clémenceau.

Une lutte féroce s’engage. Les Parisiens, essentiellement la classe ouvrière qui, refusant la défaite, se soulèvent contre le gouvernement d’Adolphe Thiers qui a quitté Paris pour Versailles (d’où le nom de « Versaillais »). Thiers veut désarmer les Parisiens et ordonne l’enlèvement des canons de la Garde nationale suite à la signature de l’armistice avec la Prusse.

Le 21 janvier 1871, les délégués de la Garde nationale, les Clubs politiques, les Comités de vigilance, décident ensemble d’une manifestation Place de l’Hôtel-de-Ville. Le lendemain, une délégation est reçue. Soudain, un coup de feu est tiré par un provocateur. Les Gardes mobiles de l’Hôtel-de-Ville tirent sur la foule. Les Gardes nationaux ripostent. Louise Michel est dans les rangs du 61ème bataillon de la Garde nationale de Montmartre. Elle est ambulancière mais également combattante. C’est ce jour-là que Louise Michel prendra pour la première fois les armes.

Louise Michel en uniforme de la Garde nationale

Les canons de Montmartre

Le 18 mars 1871, Louise Michel est au premier rang des femmes de Montmartre qui mettent en échec la tentative des Versaillais de s’emparer des canons. C’est le début de la Commune de Paris.

Avril-mai. Ce sont les combats de rue, les barricades. Neuilly, Clamart et Issy… notamment sur celle de la Chaussée Clignancourt, qu’elle a tenu avec seulement deux de ses camarades de combats. Elle écrira plus tard dans ses Mémoires : « Les balles faisaient le bruit de grêle des orages d’été ».

Le 24 mai 1871, sur la barricade de Clignancourt où elle tire ses derniers coups de feu, Louise Michel apprend que sa mère a été arrêtée à sa place. Au risque d’être fusillée sur place, elle se rend aux soldats versaillais. Elle sera détenue pendant 20 mois à l’abbaye d’Auberive avant d’être jugée et condamnée au bagne.

L’abbaye d’Auberive

Au tribunal elle s’adressera à ses juges et déclarera : « Ce que je réclame de vous, c’est le poteau de Satory où sont tombés nos frères. Il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire. Eh bien, on a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit aujourd’hui qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part ! ».

A l’issu du procès, elle est internée à Satory avec celles qui, comme elle, ont été condamnées au bagne. La prison de Satory était tenue par d’anciens versaillais, d’où les conditions rudes et difficiles.

Ce sont ici les femmes du camp de Satory attendant la déportation. La 2ème personne bras croisés, à droite, est Louise Michel.

Louise Michel sera embarquée le 24 août 1873 sur la Virginie. La frégate mettra 107 jours pour arriver à Nouméa, le 8 décembre 1873. Les déportés seront débarqués le 10. Dans ce même voyage, avec les condamnés de la Commune, se trouvait les révoltés Kabyles d’Algérie, les Moqranis qui en 1870/71 avaient défié les troupes françaises. Les Moqranis vont faire souche en Nouvelle-Calédonie et aujourd’hui encore, les descendants de ces Kabyles vivent à Bourail, petite ville de la Grande île. N’ayant pas eu la possibilité de faire venir leurs épouses, ils se sont mariés à leur libération avec des françaises ou des calédoniennes de souche.

Le 10 décembre, donc, les prisonniers sont débarqués et installés au fort Numbo, situé sur la presqu’île Ducos. Les conditions de vie sont très difficiles, par manque d’hygiène et de nourriture. En mai 1875, avec les autres femmes déportées, elle est transférée dans la Baie de l’Ouest. C’est là qu’elle va se lier avec les tribus canaques et va leur apprendre à lire et à écrire. Puis, elle s’installera à Nouméa comme institutrice.

Le permis de séjour accordé par les autorités du pénitencier pour s’installer à Nouméa

 

C’est à ce moment-là qu’elle rédigera son livre sur les légendes canaques.

Après sept ans au bagne de Nouvelle-Calédonie, graciée, elle rentre en France et débarque à Dieppe le 9 novembre 1880 où elle est chaleureusement accueillie par la foule.

Elle bascule alors dans le mouvement anarchiste. Le 18 mars 1882, lors d’un meeting à Paris, Louise Michel se dissocie des socialistes autoritaires et parlementaires et se prononce sans aucune ambigüité pour le drapeau noir : « Plus de drapeau rouge mouillé du sang de nos soldats. J’arborerai le drapeau noir portant le deuil de nos morts et de nos illusions ».

Le 9 mars 1883, elle mène aux Invalides une manifestation contre le chômage qui dégénère en pillage et en affrontement avec les forces de l’ordre. Quelques semaines plus tard, elle se rendra aux autorités qui la condamneront à six ans de prison, assortis de dix années de surveillance de haute police. En janvier 1886, le Président de la République, Jules Grévy la grâcie. Mais Louise Michel fait fi de ces condamnations et dès le mois d’août suivant, elle est de nouveau emprisonnée pour quatre mois, suite à un discours en faveur des mineurs de Decazeville. Elle sera relâchée en novembre. Le 22 janvier 1888, elle prononce un discours au Havre, où elle est attaquée par un dénommé Pierre Lucas qui lui tire deux coups de pistolet. Blessée à la tête, elle refuse de porter plainte contre son agresseur. Une des balles a frôlé le lobe de l’oreille, l’autre s’est logée dans le crâne. Elle gardera cette balle dans le crâne jusqu’à sa mort, 17 ans plus tard.

De 1890 à 1895, elle vit à Londres où elle gère une école libertaire.

Nouvelle arrestation en avril 1890 suite à un discours à Saint-Étienne et une manifestation violente à Vienne. Elle refuse sa mise en liberté provisoire tant que ses co-inculpés restent en prison. Finalement libérée le 4 juin, elle quitte Vienne pour Paris.

Pendant les dix dernières années de sa vie, elle fait conférence sur conférence, à Paris comme en province. Le 27 juillet 1896, elle est à Londres au Congrès international socialiste des travailleurs. Très surveillée par la police, elle est plusieurs fois arrêtée et emprisonnée. Condamnée une fois de plus à six ans d’incarcération, elle sera libérée après trois années sur intervention de Clémenceau, pour revoir sa mère mourante, qui décédera le 3 janvier 1885. Louise Michel sortira de prison en janvier 1886. Elle a 56 ans.

Elle ne cessera dès lors de militer en France, en Angleterre, en Belgique et en Hollande. Depuis son retour d’Angleterre, elle reprend ses tournées de conférence et de propagande. Les dix dernières années de sa vie seront consacrées à cette action. Quelques mois avant sa mort, d’octobre à décembre 1904, elle se rendra en Algérie où elle fera une tournée de conférences.

Après une nouvelle tournée dans les Alpes, elle prend froid à Sisteron. La bronchite chronique dont elle souffre depuis plusieurs années, s’aggrave. Les docteurs jugent son état alarmant et elle rentre à Marseille où le docteur conclura à une pneumonie. Louise Michel meurt le 9 janvier 1905.

Sa dépouille sera transférée à Paris où elle arrivera gare de Lyon. Une foule immense va accompagner le cortège sur un parcours de quatorze kilomètres, jusqu’au cimetière de Levallois-Perret. Ses funérailles à Paris, le 22 janvier 1905, vont mobiliser 120 000 personnes.

La tombe de Louise Michel en 1905

La Vierge Rouge, cette éducatrice, combattante, oratrice, journaliste et poètesse, est partie dans le monde de l’Histoire. Elle transformait comme personne les tribunaux en tribunes pour la défense de la révolution sociale. Son souvenir reste intact, et 190 établissements scolaires portent aujourd’hui son nom en France, ainsi que 67 000 frontons d’édifices publics, ainsi qu’une station du Métro parisien.

Signature de Louise Michel

 

 

MAIS OÙ SE TROUVE LA NOUVELLE-CALÉDONIE ? 

 À L’EST DE L’AUSTRALIE ET AU NORD-OUEST DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE DANS L’OCÉAN PACIFIQUE.

ON L’APPELLE AUSSI LA GRANDE-ÎLE ET NOUMÉA EN EST LA CAPITALE.

À LA POINTE SUD SE TROUVE L’ÎLE DES PINS ET À L’EST, LES ÎLES LOYAUTÉ.

 

 

KANAK EST LE NOM QUI DÉSIGNE LA POPULATION AUTOCHTONE MÉLANÉSIENNE DE NOUVELLE-CALÉDONIE.

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