CES CARNETS DE TIMBRES, C’EST UN SOUVENIR DE L’ÉCOLE PRIMAIRE, LES ÉLÈVES ÉTAIENT CHARGÉS DE LES VENDRE
BCG, on ne se souvient que de ces trois lettres, mais combien savent ce que cela veut dire. Bacillum Calmette-Guérin (ou vaccin Bilié de Calmette et Guérin), en abrégé BCG. Ce vaccin a été obtenu par un médecin bactériologiste militaire (Calmette) et un vétérinaire biologiste (Guérin).
La tuberculose est un véritable fléau à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle. Seul le repos dans des établissements spécialisés (sanatorium) était la seule chance de guérison, car il n’existait pas encore de traitement. Connue depuis la Haute Antiquité, puis des Grecs et des Romains. Au XVIIème siècle, elle est connue sous le nom de « peste blanche ».
En 1882, le Dr Robert Koch a mis en évidence le bacille tuberculeux. Il isole le bacille de la tuberculose, en mettant au point une méthode de culture in vitro et en reproduisant la maladie chez les animaux avec la souche cultivée, prouvant ainsi que le germe est bien responsable de la maladie. Ce germe lui doit son nom, bacille de Koch. Cette découverte entraîne l’utilisation de mesures d’hygiène pour lutter contre la transmission de la maladie.
Il fallait maintenant trouver un vaccin contre cette maladie, ce sera l’aventure et le travail scientifique de deux médecins français, Albert Calmette et Camille Guérin.
Il est né le 12 juillet 1863 à Nice, et mort le 29 octobre 1933 à Paris. Il fait ses études dans plusieurs lycées, à Clermont-Ferrand, à Saint-Brieuc, à Brest ainsi qu’au lycée Saint-Louis à Paris. De 1881 à 1883, il est élève de l’École de médecine navale de Brest. À sa sortie de l’École de médecine navale, il commence à exercer à Hong Kong, dans le corps des médecins de marine, où il étudie la malaria, qui sera le sujet de sa thèse de doctorat qu’il soutient en 1886. Il est ensuite affecté à Saint-Pierre-et-Miquelon, puis au Gabon et au Congo, où il continu ses observations sur la malaria mais aussi sur la maladie du sommeil.
ALBERT CALMETTE
1890. Cette année-là, il fait un stage de bactériologie dans le laboratoire du Dr Roux à Paris. Associé aux recherches de Louis Pasteur, ce dernier le charge de fonder l’Institut Pasteur de Saïgon où il organise la production du vaccin contre la rage. En 1894, il revient en France et met au point les premiers anti-venins contre les morsures de serpents, les scorpions et les araignées. Il participe également à la mise au point du premier sérum immunisateur contre la peste bubonique (la peste noire).
À partir de 1895, il poursuit d’autres recherches à l’Institut Pasteur de Lille, institut dont il assume la direction durant 25 années.
Pendant la Première Guerre mondiale, il organise les hôpitaux militaires auxiliaires. Nommé sous-directeur adjoint de l’Institut Pasteur de Paris en 1917. Il est élu à l’Académie de médecine en 1919, à l’Académie des sciences d’outre-mer en 1922 et à l’Académie des sciences en 1927.
Camille Guérin est né le 22 décembre 1872 à Poitiers. Il est mort le 9 juin 1961 à Paris. Il étudie la médecine vétérinaire de 1892 à 1896 à l’École nationale vétérinaire d’Alfort. Diplômé en 1896, il rejoint l’Institut Pasteur de Lille en 1897 et commence à travailler avec Albert Calmette. D’abord préparateur, il est chargé de préparer le sérum anti-venin de serpent et le vaccin contre la variole. Il améliore les techniques de production en utilisant des lapins porteurs. En 1900, il se consacre principalement à deux études, la vaccine jennérienne (vaccination directe de bras à bras d’un sujet malade à un sujet sain) et la tuberculose. En 1905, il découvre que le bacille de la tuberculose bovine peut immuniser les animaux sans déclencher la maladie.
CAMILLE GUÉRIN
Par la suite, avec Calmette, ils développent des stratégies de réduction de la virulence du bacille par des cultures successives. En 1908, ils obtiennent une préparation immunologique active. Ils vont publier les résultats de leurs travaux sur ce qu’ils nomment le « vaccin Bilié de Calmette et Guérin ». En 1921, après 230 passages de culture du BCG, ils obtiennent un vaccin utilisable chez l’homme.
En 1919, Guérin devient chef de service à l’Institut Pasteur de Lille. Il prend, en 1928, la direction du service de la tuberculose à l’Institut Pasteur de Paris. En 1939, il est vice-président du Comité national de défense contre la tuberculose. En 1948, il préside le premier congrès international du BCG et en 1955, il obtient le grand prix de la recherche scientifique de l’Académie des Sciences. Il meurt en 1961, à l’âge de 88 ans, à l’hôpital Pasteur à Paris.