LA SECONDE GUERRE MONDIALE

La Guerre en Europe de 1939 à 1942

Pour la première fois depuis Napoléon 1er, la France est menacée d’une guerre sur trois fronts ; les revendications agressives d’une Italie fasciste qui réclame à la France, Nice, la Corse et la Tunisie, oblige notre pays à laisser des troupes sur les Alpes et en Afrique du Nord, ainsi qu’une partie de notre flotte en Méditerranée pour éviter d’être coupée de notre empire colonial. Sur les Pyrénées, si l’Espagne est sortie exsangue de la guerre civile, nul ne sait dans quelle mesure Franco accordera son appui aux forces de l’Axe, à qui il doit
son arrivée au pouvoir. Enfin, le Nord et l’Est vont monopoliser d’importants effectifs sur la ligne Maginot face à l’Allemagne nazie.

La Deuxième guerre mondiale commence effectivement le 1er sept. 1939, à 05 heures, sans déclaration de guerre, par l’attaque de la Pologne par les troupes de la Wehrmacht. Le 3 septembre, l’Angleterre, puis la France, déclarent la guerre à l’Allemagne.

Avant même que la mobilisation française fut achevée et le Corps expéditionnaire britannique débarqué, les troupes polonaises étaient anéanties et faites prisonnières. L’armée française, incapable de bouger pour venir au secours des Polonais, lance de timides offensives en Sarre pour conquérir quelques km². Une contre-offensive allemande, le 16 octobre1939, ramène les troupes françaises à leur point de départ. Commence alors ce qu’on appelle la « drôle de guerre », 8 mois de patrouilles et d’escarmouches le long de la ligne Maginot. L’U.R.S.S. cherche à retrouver les anciennes frontières de la Russie et créer un glacis entre elle et son inquiétant partenaire allemand. Le 17 septembre, l’Armée rouge envahit la Pologne orientale. Après le partage de la Pologne, l’U.R.S.S. occupe l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie. Mais la Finlande ne veut pas céder ses bases navales et aériennes et l’Armée rouge envahit le territoire finlandais le 30 novembre. La Finlande résistera jusqu’en mars 1940, démontrant ainsi la faiblesse militaire de l’U.R.S.S..

Après la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique, le 5 juin 1940 débute la campagne de France. La percée allemande est fulgurante. Le 10 juin, l’Italie déclare la guerre à la France, et le 12 juin, le général Weygand ordonne le repli général des armées. Paris est déclarée «ville ouverte » par un gouvernement en fuite. Le 17 juin, le Maréchal Pétain demande l’armistice et annonce à la radio qu’ « il faut cesser le combat ». Le 24 juin (à 24 h.), c’est l’arrêt des hostilités.

Le 18 juin, le général de Gaulle appelle, depuis Londres, à continuer la lutte : « La France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre ». L’Angleterre est seule désormais face à une redoutable armée rendue euphorique par tant de victoires. La France va connaitre l’humiliation d’une occupation, les privations alimentaires et surtout de liberté.
« Comme deux pays étrangers » la France est divisée en deux zones ; la zone occupée par les Allemands et la zone libre du gouvernement de Vichy.

La Guerre en Europe de 1942 à 1945

Sans déclaration de guerre, une fois de plus, le 21 juin 1941, la Wehrmacht attaque l’Armée rouge. Hitler espère donner ainsi à l’Allemagne, comme il l’a écrit dans Mein Kampf, son espace vital dans la direction tracée autrefois par les chevaliers Teutoniques. Il désire également s’assurer les matière premières et produits alimentaires, pétrole et blé, qui manquent à l’Allemagne. Désorientée, l’Armée rouge bat en retraite en perdant une énorme quantité de matériels et des centaine de milliers d’hommes. Le front s’étire sur 1 800 km, ce qui permet à l’U.R.S.S. de ne pas être anéantie et de se reprendre. En novembre 1941, la résistance soviétique oblige les Allemands à s’arrêter. 1941 s’achève, Moscou n’a pas été pris, des usines entières et des populations ouvrières ont pu être repliées vers l’Oural. Staline a repris la tactique de Koutousov contre Napoléon, la « terre brûlée ». Au printemps 1942, l’armée allemande garde encore sa supériorité et reprend l’offensive. Le 28 juin, une offensive générale, de Voronej à la mer Noire, est lancée par les Allemands.

L’objectif est d’atteindre la Volga et les puits de pétrole du Caucase. En septembre s’engage la bataille décisive de Stalingrad. Le 10 janvier 1943 débute l’ultime attaque soviétique, un canon tous les 20 mètres, et le 2 février, le maréchal Paulus se rend ; c’est la première grande défaite de l’Allemagne nazie. Désormais, les territoires occupés par l’Allemagne attaquée à l’Est, au Sud et à l’Ouest, se réduisent telle une peau de chagrin. Le 8 novembre 1942, les Américains débarquent en Afrique du Nord. Une armée française très démunie a repris le combat en Tunisie. Remise sur pied, elle va avoir une part très active à la reconquête de l’Italie (l0 juillet 1943 : débarquement en Sicile) et va s’illustrer particulièrement à Monte Cassino. Le débarquement des troupes alliées en Normandie le 6 juin 1944 va déclencher l’attaque du bastion Europe, par l’Ouest. Le 15 août 1944, le débarquement de Provence provoque le repli des troupes allemandes du Sud et Sud-Ouest de la France. Depuis l’été 1943, l’Armée rouge a pris l’offensive après avoir stoppé l’attaque allemande à Koursk. L’armée soviétique ne s’arrêtera qu’à Berlin. La France est libérée progressivement et les troupes alliées font leur jonction en Bourgogne, à Sombernon. Maintenant, la décomposition de l’Allemagne nazie est irrémédiable. La 1ère Armée française franchit le Rhin à Leimersheim le 31 mars et s’enfonce vers l’Allemagne. La jonction des troupes anglo-américaines et russes se fait à Torgau, sur l’Elbe, le 25 avril. Hitler se suicide le 30 avril. A Berlin, le 8 mai 1945, les Alliés reçoivent officiellement la capitulation sans conditions de l’Allemagne ; le général de Lattre de Tassigny signera pour la France.

La Guerre dans le Pacifique

Le 7 décembre 1941, sans déclaration de guerre, le Japon attaque et détruit la flotte américaine du Pacifique à Pearl Harbor, à 6 000 km de Yokohama. Les U.S.A. sont surpris et entreprennent aussitôt de convertir une partie de leur industrie en industrie de guerre, ce qui va faire d’eux l’arsenal de la coalition contre les forces de l’Axe. En attendant, le Japon se rend maître de l’Extrême-Orient : Hong Kong, la Birmanie, la Malaisie, Singapour, l’Indonésie hollandaise. Les empires coloniaux anglais, français, hollandais et américains sont disloqués et le Japon conquiert les matières premières dont son économie avait besoin.
Mais la conquête japonaise du Pacifique se heurte à l’immensité de l’océan. Les territoires et îles occupés sont tellement disséminés dans cet océan que les convois japonais sont mal protégés et deviennent des proies faciles pour les sous-marins américains. Les japonais ne progressent plus.
Leur flotte échoue devant Midway, en juin 1942, où les porte-avions U.S. ont remporté leur première victoire navale. Dans le Sud-Pacifique, après 7 mois de combats sur terre, sur mer et dans les airs, les japonais doivent évacuer Guadalcanal.
Les américains ont lancé deux offensives qui, par approches successives, négligeant et isolant les points d’appui japonais, vont conquérir les îles par une tactique dite du « saut de mouton ». Pour atteindre directement le Japon, les Américains ont hésité entre l’attaque de Formose (plan Nimitz) et la reconquête des Philippines (plan Mac Arthur). Les redoutables défenses de Formose font pencher la balance en faveur des Philippines. Après le débarquement de Leyte (oct. 44), pour y établir une base aéronavale, les forces U.S. montent en puissance et en janvier 1945, 275 000 hommes ont débarqué dans l’île et sont prêts à l’attaque. Malgré les Kamikazes, Mac Arthur débarque à Luçon, marche sur Manille qu’il atteint le 23 février. Puis, la presqu’île de Bataan. Arrosée de bombes pendant un mois, l’île de Corregidor tombe. Des Philippines, les Américains bondissent, en février 1945, sur Iwo Jima puis Okinawa. Le Japon est écrasé sous les bombardements journaliers ; l’armée nippone écarte toute idée de capitulation. L’amiral Onishi, inventeur des Kamikazes, envisage froidement la mort de 20 millions de japonais. Le président Harry Truman décide l’emploi de la bombe atomique. La première est larguée sur Hiroshima le 6 août, puis une seconde sur Nagasaki le 9 août. L’empereur Hiro Hito accepte, le 15 août, une capitulation sans condition. En raison des distances, les redditions japonaises seront échelonnées sur plus d’un mois. Le général Leclerc, pour la France, signera la principale à bord du Missouri, en rade de Tokyo, le 2 septembre 1945. Trois mois après l’Allemagne, la défaite japonaise est totale. Les calculs les plus optimistes prévoyaient 18 mois pour la préparation d’un débarquement au Japon, et un million de pertes humaines pour sa réalisation.