MÉDAILLES COMMÉMORATIVES FRANÇAISES

medaille 1

C’est à Napoléon III que nous devons l’initiative des médailles commémoratives parmi nos marques d’honneur. La France ne possédait pas, à cette époque, de médailles commémoratives. Aussi, le gouvernement français va autoriser le port de la médaille de Crimée britannique par un décret datant du 26 avril 1856. Il existait 5 agrafes officielles : Sébastopol, Alma, Inckerman, Balacklava et Azoff. Cette dernière était réservée à la Marine.La guerre de Crimée a opposé, de 1853 à 1856, la Russie à une coalition formée de l’Angleterre, la France, l’Empire Ottoman et le royaume de Sardaigne, contre l’expansion territoriale de la Russie. Près de 140 000 morts pour les coalisés dont 95 000 pour la France. La majorité des pertes fut causée par le choléra.

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medaille 2

Par le décret du 12 août 1857 Napoléon III voulut honorer par une distinction spéciale les militaires ayant combattu sous les drapeaux français au cours des Grandes Guerres de 1792 à 1815. Il donna le nom de « Médaille de Sainte-Hélène » à cette décoration. A l’avers se trouvait le profil de l’Empereur Napoléon 1er, mort trente-six ans plus tôt, et au revers, l’inscription « A ses compagnons de gloire, sa dernière pensée ». De fait, la médaille de Sainte-Hélène est la plus ancienne médaille commémorative française.Environ 410 000 survivants de la Grande Armée furent distingués par cette décoration.

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medaille 3

Pour venir en aide au roi Victor-Emmanuel II, Napoléon III engage les troupes françaises en Italie. Les victoires de Magenta et de Solferino chassèrent les Autrichiens du Piémont.La médaille commémorative de la campagne d’Italie fut créée par le décret du 1er août 1859. Cette décoration fut attribuée à cent vingt mille hommes de l’armée d’Italie. Aucune autre décoration ne fut aussi largement présente sur la poitrine des militaires de l’époque.

 

 

 

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medaille 26

Afin de forcer la Chine à l’ouverture du commerce étranger, l’Angleterre et la France engagent une campagne en 1857 qui aboutit à la prise de Canton et au traité de Tien Tsin. Une seconde campagne, en 1860, s’achève par le sac du Palais d’Été, à Pékin, et un nouveau traité va imposer l’ouverture de onze ports.

Pour commémorer cette intervention, fut créée la Médaille de l’Expédition de Chine par un décret du 23 janvier 1861. Environ huit mille hommes reçurent cette décoration.

Sur le ruban, l’inscription en chinois du mot « Pékin ».

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medaille 5

La médaille commémorative de l’expédition du Mexique a été décrétée le 29 août 1863. Elle fut accordée à tous ceux, soldats et marins, qui participèrent à cette opération. Napoléon III voulait créer, en contrepoids des Etats-Unis, une nation latine d’inspiration européenne et en donnant comme souverain Maximilien d’Autriche. Cette campagne va durer de 1862 à 1865 ; Au revers de la médaille figurent les noms des grandes batailles : Cumbres, Cerro, Borrego, San Lorenzo, Puebla, Mexico.

 C’est durant cette campagne que va s’illustrer la Légion Étrangère, à Camerone.

 

 

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Sous la IIIème  République, la guerre franco-prussienne et les campagnes coloniales vont être l’objet de nouvelles décorations.

 

medaille 6

Attribuée aux survivants de la guerre franco-prussienne de 1870/71. Elle voit le jour 40 ans après les faits par un décret du 9 novembre 1911 ; Les engagés volontaires eurent droit à une barrette « Engagé volontaire ».

Le dernier survivant français, connu, de la guerre 1870/71, était Séraphin Pruvost. Mort à 106 ans le 8 décembre 1950, à Siracourt (Pas-de-Calais).

 

 

 

medaille 7

Créée par la loi du 6 septembre 1885 pour les opérations menées de 1883 à 1885 au Tonkin, contre la Chine et l’Annam. La loi du 27 juillet 1887 proroge l’attribution de cette décoration jusqu’au 1er octobre 1895 pour les opérations du Tonkin, en Annam, au Cambodge, au Siam et dans le Haut Mékong.

Cette médaille a été décernée à quatre vingt dix sept mille trois cents combattants. Aux revers de la médaille, outre Tonkin, Chine, Annam, figurent les noms de hauts faits d’armes ; Sontay, Bac Ninh, Fou Tcheou, Formose, Tuyen Quan. Pour la marine il est rajouté Cau Giai.

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medaille 8

Créée par la loi du 31 juillet 1886, pour la première expédition de 1883 à 1886, et qui avait comme objectif principal, l’occupation des ports de Tamatave et de Diego Suarez.

 

 

 

 

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medaille 9

Créée par la loi du 15 janvier 1896, pour l’expédition de 1895. Cette deuxième expédition avait pour Cbut de réprimer une rébellion. Quinze mille hommes débarquèrent à Majunga. Malgré les fièvres, qui à elles seules, décimèrent 40% des effectifs, les troupes françaises s’emparèrent de Tananarive le 30 septembre 1895.

 

 

 

 

medaille 10

C’est par la loi du 24 novembre 1892 que fut instituée cette décoration, suite aux expéditions de 1890 et 1892/93, au Dahomey (aujourd’hui le Bénin). La deuxième expédition était sous le commandement du colonel Dodds, qui, avec ses quatre mille hommes, a défait les troupes du roi Behanzin, fortes de quinze mille soldats dont le fameux « Corps des Amazones » composé de deux mille femmes guerrières. Il a été attribué douze mille cent soixante et onze médailles commémoratives du Dahomey.

(Voir l’article sur les Amazones du Dahomey dans la rubrique « Petits papiers »).

 

 

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medaille 11

Cette décoration fait suite à l’intervention d’un Corps expéditionnaire international chargé de délivrer les Légations étrangères assiégées par les Boxers, à Pékin (PM : film « Les 55 jours de Pékin »). C’est par la loi du 15 avril 1902, que fut instituée la médaille commémorative de Chine et attribuée aux trente trois mille neuf cents participants de cette campagne.

 

 

 

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medaille 12

Instituée par la loi du 22 juillet 1909, cette décoration avait pour but de récompenser les militaires ayant participé aux opérations de pacification au Maroc, de 1907 à 1908. Par les décrets des 15 mai 1912 et 4 juin 1913, l’attribution de la médaille s’étendit aux opérations postérieures à 1909, avec création d’une barrette « Maroc ». Les hauts faits d’armes ont donné lieu à la création des barrettes « Casablanca », « Oujda » et « Haut-Guir ». Soixante-trois mille deux cents médailles commémoratives ont été décernées.

 

 

 

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medaille 13C’est par la loi du 23 juin 1920 qu’a été créée la médaille commémorative française de la Grande guerre (1914-1918). La particularité de cette décoration est qu’elle fut attribuée aux militaires et marins sous les drapeaux, mais également aux civils : marins de commerce, infirmiers, médecins, pharmaciens, agents de police, sapeurs-pompiers des villes bombardées, personnel féminin de tous les corps de métier où elles remplacèrent les hommes au front…

 

 

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medaille 14

Par la loi du 18 juillet 1922 est instituée la médaille commémorative de Syrie-Cilicie. Elle concernait les opérations depuis le 11 novembre 1918 jusqu’à une date « fixée ultérieurement ». En effet, au cours des vingt années qui suivirent, différentes campagnes eurent lieu dans cette partie du Moyen-Orient. Plusieurs décrets définissent les périodes opérationnelles concernées. Un premier modèle a été décerné de 1919 à 1939. Pour les opérations de 1925-1926, une agrafe « Levant » orne le ruban. Le gouvernement de Vichy reprend la même décoration en 1941, sauf l’agrafe. Le gouvernement de la France Libre fit fabriquer à Londres une médaille du Levant pour les actions des F.F.L. du 12 juillet 1941 au 14 août 1943.

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medaille 15

medaille 16

La loi du 15 juin 1926 crée la médaille commémorative d’Orient et précise dans son article 2 que la décoration sera décernée soit au Corps expéditionnaire des Dardanelles, soit à l’Armée française d’Orient. Ceci marque une double orientation pour deux événements militaires. L’une concerne la campagne d’Orient de Macédoine de 1916 à 1919, l’autre, l’expédition des Dardanelles en 1915 ; c’est pourquoi l’article 13 de la loi a prévu la coexistence des deux décorations, mais le revers de la médaille comportant l’inscription « Orient » ou « Dardanelles » et des rubans distincts.

 

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Sous le Gouvernement provisoire de la République française.

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medaille 17

Par décret du 4 avril 1946, est créée la médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre. Cette décoration fut attribuée aux personnes civiles et militaires ayant contracté un engagement dans les Forces Françaises Libres avant le 1er août 1943 ou ayant servi effectivement la France Libre avant le 3 juin 1943 à l’étranger ou aux territoires soumis à l’autorité du Comité National de Londres.

 

 

Sous la IVème République.

 

medaille 18

Comme pour la commémorative de la Grande guerre et dans le même but, fut créée la médaille commémorative française de 1939-1945, le 21 mai 1946. L’une des particularités de cette médaille fut le nombre d’agrafes sur le ruban. On n’en compte seize : France, Norvège, Afrique, Libération, Allemagne, Extrême-Orient, Grande-Bretagne (opérations aériennes), URSS (Normandie-Niemen), Atlantique, Méditerranée, Manche, Mer du Nord, Pour les civile, les agrafes : Défense passive, Blessé, Engagé volontaire. L’agrafe « Italie » a été supprimée avec la création, le 1er avril 1953, de la médaille commémorative d’Italie.

 

 

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medaille 19

Créée par la loi du 1er avril 1953, la médaille commémorative de la campagne d’Italie récompense les membres du Corps expéditionnaire  français pour les opérations du 1er décembre 1943 au 25 juillet 1944, l’île d’Elbe comprise.

 

 

 

 

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Un démedaille 20cret du 8 janvier 1952 crée la médaille commémorative française de l’O.N.U. en Corée. Le gouvernement français avait décidé le 23 août 1950 de l’envoi d’un bataillon de volontaires sous les ordres du général Montclar. Ceci pour contrer la Corée du Nord qui, avec l’appui des Chinois, avait franchi le trente-huitième parallèle qui séparait les deux États coréens.

 

 

 

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medaille 21

Le 1er août 1953 est créée par décret la médaille commémorative de la campagne d’Indochine, allant du 16 août 1945 au 27 juillet 1954. Ce conflit long et impitoyable a coûté la vie à 57 958 soldats français.

 

 

 

 

 

medaille 22

La médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l’ordre est créée le 12 octobre 1956. Une version définitive, par le décret du 11 janvier 1958, accordera aux militaires le port de cette médaille. Les opérations de maintien de l’ordre concernent les trois pays du Maghreb pour les périodes du 1er janvier 1952 au 5 mai 1958 pour la Tunisie ; du 1er juin 1953 au 5 mai 1958 pour le Maroc et du 31 octobre 1954 au 1er juillet 1964 pour l’Algérie. Plus tard, le Sahara et la Mauritanie furent également prises en compte. D’autres décrets vont modifier le texte d’origine.

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medaille 23

Par le décret du 22 mai 1957, a été créée la médaille commémorative des opérations du Moyen-Orient, pour la période du 1er septembre au 22 décembre 1956, dans la zone comprise entre le vingtième et le trente-sixième parallèle et les méridiens vingt-quatrième E et quarantième E. Les noms de Port Saïd et Suez nous évoquent mieux la zone de conflit et le succès militaire français avant l’intervention des « casques bleus » de l’O.N.U. le 15 novembre 1956.

 

 

Sous la Vème République

 

medaille 24

La médaille d’outre-mer avec ses agrafes permet de récompenser les militaires en opérations en Afrique principalement. Elle ne pouvait être décernée pour une opération sur le sol européen, en Asie et au Moyen-Orient. Aussi, le gouvernement français décide, le 1er mars 1991, de créer la médaille commémorative française. Elle est la dernière née de ce type de décorations. Le ruban peut recevoir, à ce jour, neuf agrafes : Ex-Yougoslavie (1995), Afghanistan (1995), Haïti (1997), Albanie (1997), Timor Oriental (2000), Asie du Sud-ouest (2005), Géorgie (2011), Libye (2011), Jordanie (2013).

 

 medaille 25