L’ARMISTICE DU 7 MAI !!!

UNE DATE HISTORIQUE OUBLIÉE : LE 7 MAI 1945.

Les combats s’achèvent dans Berlin, Hitler se suicide dans son bunker, la capitulation des troupes allemandes est imminente. L’Histoire va retenir la date du 8 mai comme jour officiel de la fin de la guerre en Europe. Pourtant, quelques heures plus tôt, le 7 mai, à 02 h 41, précisément, c’est à Reims que les Allemands signent la reddition des troupes. C’est la fin de la Seconde guerre mondiale en Europe.

LA SIGNATURE DE LA REDDITION ALLEMANDE À REIMS LE 7 MAI 1945

Au premier plan, de dos :

    • Amiral Friedeburg, commandant en chef de la Kriegmarine
    • Général Jodl, chef d’E-M de kla Wermarcht
    • Commandant Oxenius, aide de camp du général Jodl

Au second plan, les officiers alliés :

    • Général Morgan, adjoint du chef d’E-M (GB)
    • Général Sevez, adjoint du chef d’E-M du général Juin (F)
    • Amiral Burrough, commandant en chef des Forces Navales (GB)
    • Général Bedell-Smith, chef d’E-M du général Eisenhower (USA)
    • Commandant Butcher, aide de camp du général Eisenhower
    • Lieutenant Cherniaev, interprête du général Sousloparov (URSS)
    • Général Sousloparov, chef de la mission soviétique en France (URSS)
    • Général Spaatz, chef de l’aviation stratégique (USA)
    • Général Robb, chef d’E-M de l’Armée de l’Air (GB)
    • Colonel Zenkovitch, aide de camp du général Sousloparov (URSS)

La mémoire collective garde en mémoire la date du 8 mai 1945 comme jour officiel de la fin de la guerre en Europe. C’est ce que nos manuels d’Histoire nous ont enseigné, mais comme souvent, quand la politique s’en mêle … Historiens et journalistes suivent.

Donc ! Le lundi 7 mai 1945, à 02 h 41, la reddition allemande est signée dans la salle des opérations, PC et QG du général Eisenhower, installée dans ce qui est de nos jours le Lycée Roosevelt (dont une partie est consacrée au Musée de la reddition) à Reims.

Le général Jodl, chef d’E-M de l’armée allemande, a été contraint de signer l’acte qui signifie la fin des combats et la défaite du nazisme. La France a failli ne pas participer à ce moment historique aux côtés des Alliés. Et pour cause ! Ni le général de Gaulle, ni le général de Lattre de Tassigny n’étaient présents à Reims. Grâce à l’intervention du général Eisenhower, un certain général Sevez, inconnu pour beaucoup, est convoqué. Il se glisse dans la Salle des cartes mais n’intervint à aucun moment dans les discussions. Relégué au rang de « témoin », au moment de la signature, c’est grâce à l’intervention des Soviétiques que le général Sevez sera cosignataire de la reddition allemande, au nom de la France. Ce qui place la France dans le camp des vainqueurs.

A Moscou, Joseph Staline ne décolère pas. Il exige un acte de reddition allemand à Berlin qu’il vient de conquérir et veut la présence du haut commandement soviétique. Cela doit se faire dès le lendemain 8 mai.

Le général de Lattre de Tassigny est désigné par le général de Gaulle pour représenter la France au QG soviétique de Karlshorst, une commune de la banlieue berlinoise. En découvrant la salle, de Lattre sursaute, il ne voit que trois drapeaux, le drapeau rouge de l’URSS, l’Union-Jack des Britanniques et la Bannière étoilée des USA.

« Et la France ? J’exige qu’elle soit présente par son drapeau placé à égalité avec ceux des Alliés ». Comme tout le monde n’est pas d’accord sur la présence française, il n’y a pas de drapeau prévu et disponible. Les soviétiques vont en confectionner un avec un bleu de mécanicien, un morceau de drap blanc et morceau rouge prélevé sur un drapeau nazi. Une jeep amène le résultat au QG. Catastrophe ! Cousu à l’envers, c’est le drapeau hollandais, il faut recommencer. Enfin, c’est fait correctement. Il faut noter que l’ambiance n’est pas favorable aux Français, un officier britannique lance une phrase, à propos des pays signataires : « La France ? Et pourquoi pas la Chine ». Un peu plus tard, au moment de la signature, le général allemand Keitel doit s’installer à côté du général de Lattre, il murmure : « En plus à côté d’un Français … ». Il est 23 h 01 à la fin des signatures.

De nos jours, les Russes commémorent la capitulation de l’Allemagne de 1945, le 9 mai… à cause du décalage horaire. En effet, le 8 mai à 23h01 à Berlin (heure locale), nous sommes le 9 mai à 01h01, heure de Moscou.

Pour la toute petite Histoire, le 7 juillet 1945, le général américain Lord remet à Michel Sicre, maire de Reims, les clés de la salle où fut signée la capitulation allemande le 7 mai 1945. Salle devenue désormais « Salle de la reddition » : « Je vous confie non seulement les clés de la salle de la capitulation, mais aussi celles de la liberté du monde ».