Nous sommes en pleine Guerre de Trente Ans. Louis II de Bourbon Condé, duc d’Enghien, se trouve aux commandes de l’armée des Flandres. Il envisage une action pour reprendre Dunkerque aux Espagnols qui occupent la place depuis 1559. Ce siège va durer du 7 septembre 1646 au 11 octobre de la même année. Cette action se fera avec l’aide de la marine hollandaise pour faire le blocus du port de Dunkerque.
La place forte tombera, mais les combats se poursuivront encore durant des années dans les Flandres. Le 25 juin 1658, par exemple, lors de la bataille des Dunes, les Dunkerquois ont changé trois fois de nationalité dans la même journée. Espagnol au matin, Français à midi, Anglais le soir.
Nous sommes en 1662. Le Roi Louis XIV vient d’acheter au Roi d’Angleterre la place forte de Dunkerque, enlevée aux Espagnols quatre ans plus tôt. Le roi d’Angleterre a besoin de renflouer ses caisses et Dunkerque lui coûte 1 million de livres par an pour l’entretien des fortifications. Il cède donc la place forte pour 5 millions de livres au roi de France.
Contrairement aux Espagnols qui avaient laissé la ville libre, ainsi que des privilèges en contrepartie de l’entretien du port et des fortifications, Louis XIV va imposer aux Dunkerquois de nombreuses taxes et impôts. Les Boulonnais, bourgeois et paysans vont se révolter contre le Roi de France en raison de cette pression fiscale accrue et des réquisitions pour financer les guerres incessantes du roi de France.
Le pouvoir central exerce alors une répression féroce sur la région, mais les Boulonnais résistent à la pression exercée par le Roi. Face à l’acharnement des Boulonnais, le Roi Louis XIV comprend qu’il ne pourra pas avoir raison de ce peuple. Il finit par plier en leur rendant leur autonomie et leur liberté.
L’origine du nom de cette révolte fait probablement référence à un personnage de théâtre, très en vogue sous Louis XIII.
Trois siècles et demi plus tard, et pour les mêmes raisons, le peuple de France va enfiler des gilets jaunes et manifester de samedi en samedi, aux quatre coins de la France pour tenter de faire plier l’État.
