1900 – CAMPAGNE DE CHINE

PREMIÈRE OPEX DU XXème SIÈCLE.

 

REVUE DE L’ÉPOQUE

Après sa défaite lors de la Guerre de l’opium, la Chine est contrainte de signer une série de traités  entre 1842 et 1844, d’accepter l’entrée des occidentaux sur son territoire et d’ouvrir son commerce au monde. Cette intrusion des étrangers sur son territoire, la culture très différente des occidentaux, provoquent une révolte nationaliste à partir de 1897, sous l’impulsion d’une secte du nom de « Poing de la concorde et de la justice » rebaptisée par les britanniques Boxers.

La haine des occidentaux mais aussi le désir de renverser le pouvoir en place, provoquent des meurtres et saccages. Ces évènements vont se traduire par la prise du port de Tsingtao (la bière chinoise porte toujours ce nom de Tsingtao, brasserie allemande de l’époque) par les Allemands, de Port-Arthur par les Russes, de Fort Bayard (aujourd’hui Zhanjiang) par les Français et Port Edward par les Anglais.

Au printemps 1900, l’impératrice Tseu Hi (ou Ci Xi)  soutient ouvertement ce mouvement et attaque les intérêts économiques et les représentations diplomatiques des nations étrangères, appelées également « Légations ». L’assassinat de nombreux chrétiens, la destruction des églises, les attaques de train puis le meurtre du chancelier de la délégation du Japon et du chef de la délégation allemande, provoquent le siège du quartier des Légations à Pékin. C’est l’histoire des « 55 jours de Pékin ». L’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, le Japon, l’Italie et la Russie vont intervenir immédiatement avec 15 000 hommes qui vont pourtant se retrouver bloqués à Tien Tsin.

 

LES 8 NATIONS DES « 55 JOURS DE PÉKIN »

 

Il est difficile de connaître exactement les effectifs des troupes alliées en Chine à cause des déplacements continuels. De plus, des troupes débarquent d’autres rembarquent. On estime cependant l’effectif des Français à 17 500 hommes, les Allemands à 19 600, les Anglais à 14 500, les Italiens à 2 000,  les Américains à 1 600. Dès la fin de la campagne, les Russes regagnent Port-Arthur. De fin septembre 1900 à juin 1901, le contingent étranger en Chine a varié entre 100 000 et 110 000 hommes.

L’intervention française en Chine connait trois phases :

  • Dès juillet, un premier bataillon d’infanterie coloniale et une batterie d’artillerie, soit 800 hommes, sous le commandement du Lcl Ytasse, sont engagés lors du siège de Tien Tsin.
  • 15 juillet, la troupe est à 2 bataillons et une batterie, soit 1300 hommes, sous les ordres du Col de Pelacot. Ce dernier commande la prise de Tien Tsin.
  • Avec l’arrivée des renforts, la troupe atteint la valeur d’une brigade sous le commandement du général Frey. Cette troupe marchera sur Pékin et participera à la prise de la Cité impériale (15 août).

Ordre de bataille (septembre 1900 –septembre 1901)

Général Voyron

Chef d’Etat-major : Col Sucillon

E-M ; Lcl Crave-Cdt Mordrelle- Cne Nivelle

1ière brigade : CB Frey

16° RIC Col de Pelacot

17° RIC Col Lalubin

18° RIC Col Comte

Et 3 batteries d’artillerie coloniale de 80

2ème brigade : CB Bailloud

1 régiment de marche à 4 bataillons

1 régiment de marche de Zouaves à 4 bataillons

3 batteries d’artillerie coloniale de 75

Unités de soutien

4 batteries d’artillerie coloniale de 80

2 escadrons du 5° et 6° Chasseurs d’Afrique.

                 

Général Voyron 52 ans de service, 32 campagnes, 1 blessure, 10 citations

Courrier expédié de Tien Tsin en 1900

 

LA MARCHE DE TIEN TSIN À PÉKIN

Carte allemande de la marche du débarquement direction Tien Tsin puis Pékin.

Taku-Tien Tsin 41 km- Tien Tsin- Pékin 120 km. De Tien Tsin au pont de Yangtsun 25 km.

 

De nombreux ouvrages, souvent romancés, et de nombreux films ont retracé  cette campagne lointaine. Le plus célèbre est sans doute le film de Nicolas Ray, « Les 55 jours de Pékin ».