JOYEUSES PÂQUES !!!

Pour les non-croyants, Pâques est un jour férié, un jour de fête où l’on mange du chocolat sous différentes formes, œufs, lapins, cloches… Ils ignorent bien souvent que cette fête est profondément ancrée dans la tradition chrétienne et juive. Pour les Chrétiens, Pâques marque la fin de la période de Carême, période, de quarante jours, durant laquelle les Chrétiens ont jeûné. Pâques marque donc la rupture d’un long jeûne et le retour des produits gras et sucrés dont on s’est privé jusque-là. Il fut un temps où l’on mettait de côté les œufs que les poules pondaient pendant le Carême, car interdits à la consommation. Bien souvent, les œufs étaient consommés en commun dans les villages, à l’occasion de « l’omelette de Pâques ». De nos jours, les œufs de poule sont devenus des œufs en chocolat.

Mais Pâques, c’est également la fin de semaine sainte durant laquelle les Chrétiens commémorent la Passion du Christ depuis l’entrée à Jérusalem (fête des Rameaux) jusqu’à la Résurrection. À partir du vendredi saint, mort de Jésus, jusqu’à Pâques, le Christ ressuscité, l’église est en deuil et les cloches ne sonnent plus. Elles reviendront le jour de Pâques et donneront de nouveau de la voix. Pour de nombreux enfants, les cloches, qui étaient parties, reviennent avec des ailes et déversent des œufs en chocolat dans les jardins.

Pâque juive : la fête du Pessa’h. Notez que Pâque n’a pas de « s » car pour les Juifs c’est la Pâque.

Contrairement aux Chrétiens, les Juifs ne célèbrent pas la résurrection de Jésus mais l’Exode, la libération des Hébreux du joug du pharaon et la fuite d’Égypte. Pessa’h est une fête majeure dans le judaïsme. Elle se déroule chaque année aux alentours de la fin du mois de mars ou au début du mois d’avril. Moïse avait demandé au pharaon de libérer son peuple, il s’est vu opposer un refus. En réponse, les saintes écritures indiquent que Dieu a déchaîné les dix plaies d’Égypte sur le pays. L’eau du Nil a été changée en sang, la peste a frappée les troupeaux, des nuées de sauterelles se sont abattues sur les récoltes, les premiers nés du royaume devaient tous mourir.

LE NIL EN SANG

Pour être épargnés, les Hébreux devaient respecter les consignes de Moïse : sacrifier un agneau à Dieu, le manger avec du pain azyme et des herbes amères, et enduire les portes de chaque maison avec le sang de l’animal sacrifié.

Traditionnellement, la Pâque juive se tient sur huit jours. Les deux premiers sont très festifs, notamment les deux premiers dîners appelés « Séder ». Sur ces deux premiers jours, ils ne doivent ni travailler, ni manipuler d’appareils électriques, ni conduire. Ils peuvent cuisiner. Ils doivent consommer la « matsa », un pain non levé, ce qui rappelle le pain des Hébreux de l’Exode qui avaient fuient l’Égypte sans laisser au pain le temps de lever.

Toutes ces prescriptions au peuple juif sont explicitement énoncées dans le douzième chapitre du livre de l’Exode.

Longtemps, la fête de Pâques a été célébrée à des dates différentes selon les régions. La réforme du calendrier julien en 1582 par le pape Grégoire XIII, qui conduisit à la mise en place du calendrier grégorien que nous connaissons de nos jours, a facilité l’adoption de la date de Pâques, et plus généralement l’organisation de l’année ecclésiastique. En 1752, le calendrier grégorien fut adopté par la Grande-Bretagne et l’Irlande, Pâques s’est vue célébrée le même jour dans toute la chrétienté  sauf chez les orthodoxes. Ces dates peuvent occasionnellement coïncider, les deux cas les plus récents se sont produits en 1865 et en 1963.

Des changements sur les calendriers, il y en a eu une multitude. Prenons le premier jour de l’année. Il est de notoriété que Jésus, fils de Marie, est né juif. Rappelons que dans la tradition juive, comme la tradition musulmane, il faut circoncire les nouveaux nés le septième jour après leur naissance. Les juifs respectent cette tradition, les musulmans moins ; les garçons sont circoncis dès que possible. Le 7ème jour de naissance de Jésus tomba le 1er janvier. Sur les anciens calendriers, dans les saints, nous pouvions lire : « fête de la circoncision ». Or, le calendrier fut mis à jour en 1970 pour remplacer la fête de la circoncision par « Jour de l’an », plus neutre et politiquement correct pour respecter la mode du siècle.