PAUL CHATINIÈRES

 

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Alpinien Ernest Paul CHATINIERES, né le 04.03.1884 à Castelsarrasin. Mort le 09.02.1928 Mort du typhus, à Taroudant au Maroc.

 

Le docteur Paul Chatinières avait 43 ans quand il arriva à Taroudant pour en diriger l’infirmerie indigène. Il venait de Rabat, via Agadir, voyageant avec sa femme et ses  trois enfants. Il s’était porté volontaire pour ce poste civil de médecin-chef, demandant en même temps sa mise en congé de l’armée où il avait le grade de médecin-major (commandant).

Paul Chatinières avait une longue et solide expérience de la médecine du bled au Maroc, qu’il appelait « l’assistance médicale indigène ».  De 1912 à 1916, il avait sillonné le Sud avec le groupe Sanitaire Mobile (G.S.M.) de Marrakech. Durant cette période, il se familiarisa avec la langue arabe et berbère. Puis on le retrouve, officier de l’Ouissam Alaouite, (équivalent à la Légion d’Honneur) à Midelt de 1924 à 1927.  Il avait également servi en Syrie, au Levant et en Palestine.

 Homme de décision, le docteur Chatinières ne reculait pas devant les responsabilités. Il voulait développer à Taroudant, ville de 9000 habitants à l’époque, une infirmerie indigène, avec, en perspective, la mise en place d’un hôpital. En cet automne 1927, il pensait à une vie heureuse en famille, quoique difficile, dans cette ville de Taroudant où il comptait rester plusieurs années.

Le Souss était connu pour être un des points de départ des épidémies de typhus et de peste. En 1928, sévit une des plus meurtrière épidémies de typhus enregistrée jusqu’alors. 1807 cas furent déclarés, chiffre sans doute plus important en réalité dans les endroits reculés. Le taux de mortalité va atteindre 35% des cas, après un délire et une agonie de quelques jours. L’épidémie de typhus débuta à Taroudant dès janvier 1928 et les moyens de lutte contre ce fléau dans la petite infirmerie étaient fort modestes. Les médecins Chatinières, puis Galibert, les infirmiers Bazin, Mohamed ben Tahar, Aomar ben Allal, Mohamed ben Aom… pratiquaient l’épouillage au péril de leur vie. Il fallut faire appel à des renforts et ce fut l’arrivée du frère Le Comte et celles des sœurs franciscaines Missionnaires de Marie.

Très proche de ses malades, le docteur Chatinières est atteint à son tour. Intransportable, il meurt dans sa maison de Taroudant le 9 février1928. Comme il l’avait souhaité, il fut enterré dans le jardin de l’infirmerie où sa tombe demeure respectée de tous encore aujourd’hui. Le frère Pierre-Baptiste Le Comte, emporté un mois plus tard, fut inhumé à ses côtés. Les médecins Amidieu et Sallard, appelés à la suite, furent victimes du typhus, de même que le Père Peyriguère, aumonier à Taroudant, mais tous trois guérirent à l’hôpital du docteur Bouveret à Mogador (Essaouira de nos jours).

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