L’ORDRE DE LA LIBÉRATION

L’Ordre de la Libération est un ordre français, créé par le général de Gaulle en 1940, destiné à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civils, qui se sont signalées dans l’œuvre de libération de la France et de son Empire lors de la Seconde guerre mondiale.

Devise : “Patriam Servando Victoriam Tulit” (“En servant la patrie, il a remporté la victoire”)

Première attribution : 29 janvier 1941

Dernière attribution : 23 janvier 1956

          Jusqu’en septembre 1942                                 Après septembre 1942

Après l’affaire de Dakar, le 25 septembre 1940, et l’échec pour rallier l’A.O.F., le général de Gaulle comprend qu’il sera difficile de libérer la France des nazis. C’est dans ce contexte qu’il imagine de créer une décoration pour récompenser les personnes ou les collectivités qui se distinguent pour la libération de la France.

À l’origine, le général de Gaulle voulait nommer les titulaires de cette décoration « Croisés de la Libération », mais, sur les conseils de René Cassin, qui souligne la présence dans les rangs des F.F.L., des musulmans et des juifs, le terme de croisade est abandonné au profit de « Compagnons de la Libération ».

Dès le 29 janvier, les cinq premiers compagnons sont nommés et forment ainsi le premier Conseil de l’Ordre : Henry Bouquillard, Félix Éboué, Emmanuel d’Arcourt, Edmond Popieul er Georges Thierry d’Argenlieu.

Au moment de la rédaction de cet article, 18 Juin 2020, quatre Compagnons demeurent en vie :

    • Edgar Tupeï-Thomé né le 19 avril 1920
    • Hubert Germain né le 6 août 1920
    • Daniel Cordier né le 10 août 1920
    • Pierre Simonet né le 27 octobre 1921

1038 personnes, 5 communes et 18 unités combattantes sont récompensées par cette distinction. 700 Compagnons ont survécu à la guerre, 270 ont été nommés à titre posthume, 50, déjà Compagnons, sont morts au combat avant la fin de la guerre.

Exceptionnellement ouvert en droit par le général de Gaulle en 1958, pour Winston Churchill et en 1960, pour le roi d’Angleterre George VI (à titre posthume).

Six femmes sont Compagnons de la Libération et cinq communes, Nantes, Grenoble, Vassieux en Vercors, Paris et l’île de Sein.

Il est prévu que le dernier Compagnon à mourir sera inhumé dans la crypte, au Mont Valérien, dans le caveau N° 9.

Le plus jeune Compagnon avait 14 ans, Mathurin Henrio, résistant tué par les Allemands le 10 février 1944 dans le Morbihan, en Bretagne.

18 unités militaires sont Compagnons :

Terre :

    • Le Bataillon de Marche N° 2 (BM N°2)
    • La 13ème Demi Brigade de la Légion Étrangère (D.B.L.E.)
    • Le Bataillon d’Infanterie de Marine du Pacifique (BIMaP)
    • Le Régiment de Marche du Tchad (RMT)
    • Le 2ème Régiment d’Infanterie Coloniale (RAC)
    • Le 1er Régiment d’Artillerie Coloniale (RAC)
    • Le 1er groupe du 3ème Régiment d’Artillerie Coloniale (RAC)
    • Le 1er Régiment de Spahis Marocains (RSM)
    • Le 501ème Régiment de chars de combat (RCC)

Air :

    • L’Escadrille de chasse française N°1
    • Le Régiment de chasse Normandie Niémen
    • Le 2ème Régiment de Chasseurs Parachutistes (RCP)
    • Le Groupe de bombardement « Lorraine »
    • Le Groupe de chasse « Île de France »
    • Le Groupe de chasse « Alsace »

Marine :

    • Sous-marin « Rubis »
    • Corvette « Aconit »
    • 1er Régiment de Fusiliers-marins

Les 6 femmes Compagnons :

    • Berty Albrecht
    • Laure Diebold
    • Marie Hackin
    • Simone Michel-Levy
    • Emilienne Moreau-Evrard
    • Marcelle Henry

Pendant la Seconde guerre mondiale, la décoration était souvent décernée sous pseudonyme. C’était le cas pour Jean Moulin, le 17 octobre 1942, sous le nom de caporal Mercier.

Le général de Gaulle n’a jamais fait Compagnon son fils Philippe, malgré ses états de service éminents dans la France Libre. Sans doute pour ne pas prêter le flanc à des accusations de népotisme. L’amiral Philippe de Gaulle est Grand Croix de la Légion d’Honneur, Grand Crois de l’Ordre National du Mérite, croix de guerre 39/45 avec 3 citations, Commandeur du Mérite Maritime.

Ordre de préséance des décorations françaises.

La Légion d’Honneur est la plus haute distinction française et l’une des plus connues au monde. Depuis deux siècles, elle est remise par le Chef de l’État. La Croix de la Libération vient en second. Quand les quatre derniers Compagnons survivants auront disparus, la croix de la Libération disparaîtra des poitrines.

La fourragère de l’ordre de la Libération.

En 1996, Jacques Chirac, alors Président de la République, créé une fourragère aux couleurs de l’Ordre de la Libération, destinée à perpétuer le souvenir des épisodes glorieux des régiments ayant participé à la libération de notre pays. Lors de la traditionnelle cérémonie commémorant l’Appel du 18 juin 1940, au Mont Valérien, le Président a remis cette fourragère à 17 unités titulaire de la Croix de la Libération. Une 18ème unité s’est vue remettre la fourragère de l’Ordre de la Libération, par Florence Parly, ministre des armées, le 17 septembre 2017, il s’agit du 44ème Régiment d’infanterie, unité administrative de soutien à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Une reconnaissance symbolique de la filiation de la DGSE et des services spéciaux de la France libre.

Le général de Gaulle, Président de la République.

Lors de son investiture, le président de la République, Charles de Gaulle avait mis le collier de Grand Maître de l’Ordre de la Libération et non celui de Grand Maître de l’Ordre de la Légion d’Honneur comme le veut la tradition. Le général de Gaulle fut le seul et unique Grand Maître de l’Ordre de la Libération.