Et un de plus ! Un nouveau film sur ce sujet passionnant, film de Mathieu Delaporte, avec dans le rôle d’Edmond Dantės, Pierre Niney. J’en ai compté 18 depuis la première sortie au cinéma en 1907.
CELUI DE 1907, RÉALISÉ PAR FRANCIS BOGGS, AVEC HOBART BOSWORTH ET TOM SANTSCHI
CELUI DE 2024, SORTI LE 28 JUIN 2024, AVEC PIERRE NINEY
Ce chef-d’œuvre d’Alexandre Dumas est inspiré d’un fait divers réel du début du XIXème siècle. Ce roman a été écrit entre 1844 et 1846, avec la collaboration d’Auguste Maquet, sous forme de feuilleton pour le « Journal des débats ». Le succès est immédiat et les traductions en anglais et en allemand feront que le roman sera lu en Europe et aux Amériques. Le théâtre s’en empare rapidement et le cinéma, dès le début du XXème siècle, avec une succession de films jusqu’à nos jours.
Cette histoire s’est largement inspirée de la vie tragique de François-Pierre Picaud, victime d’une machination qui va lui coûter la prison. Mais qui était ce malheureux François-Pierre Picaud ?
Dumas découvre cette histoire dramatique dans l’ouvrage d’un archiviste de la police de Paris, Jacques Peuchet, qui a compilé plusieurs enquêtes, dans des mémoires, publiées en 1838. On y trouve, par exemple l’affaire du « Diamant de la Vengeance » que l’on retrouve dans le roman de Dumas.
L’histoire de François-Pierre Picaud commence comme celle d’Edmond Dantès.
Ce jeune cordonnier Nîmois monte à Paris pour tenter sa chance et il réussi à se faire une place par la qualité de son travail. Il fait la connaissance d’une jeune fille riche et s’apprête à l’épouser. Mais quelques jours avant le mariage, tout s’écroule. Un cafetier du nom de Loupian, auquel François-Pierre s’est confié, décide de contrecarré le projet avec quelques uns de ses amis, les dénommés Allut, Solari et Chaubard.
JACQUES PEUCHET
Le tavernier dénonce le jeune Nîmois à la police de Napoléon 1er comme étant un agent à la solde de l’Angleterre. C’est la prison, sept ans d’internement à Fenestrelle (Italie Piémont) où François-Pierre fait la connaissance d’un autre détenu, un ecclésiastique issu d’une grande famille italienne qui l’a abandonné à son sort. L’abbé devient l’ami du jeune homme et lui lègue une belle fortune. Ce passage de l’histoire vraie sera repris par Dumas.
LE FORT DE FENESTRELLE
Après sa peine de prison et la chute de l’Empire, François-Pierre Picaud récupère son magot et entend bien se venger. Il retrouve Allut et lui offre un diamant contre le nom de ses complices. Une fois à Paris, il s’engage comme garçon de café chez Loupian qui a épousé entre-temps son ex-fiancée. Il supprime deux de ses dénonciateurs, Solari et Chaubard. Puis, il fait séduire la fille de Loupian par un forçat de sa connaissance, déguisé en brillant soupirant. Ensuite, le café est incendié, le tavernier ruiné et son épouse meurt de chagrin. François-Pierre attire Loupian au Jardin des Tuileries un soir et le poignarde après lui avoir révélé son nom. Sur ce fait, réapparaît Allut qui sort du bagne où il purgeait une peine. Il enlève François-Pierre, le séquestre et tente de lui faire dire où il cache son magot. François-Pierre Picaud résiste sous les coups mais meurt. Allut fuit en Angleterre où il meurt en 1828, après avoir confessé son crime à son confesseur et en lui faisant jurer de transmettre l’affaire à la préfecture de police de Paris. D’où sa trace dans les dossiers, qui sera reprise par Jacques Peuchet.
Dumas va garder la trame générale, mais il va laisser libre court à son imagination en modifiant des éléments. Les noms des protagonistes, l’époque aussi, il choisit de placer la trahison de départ sous le règne de Louis XVIII plutôt que sous le 1er Empire, car bonapartiste de cœur. Pour le décor, il va choisir Marseille où il repère l’Île d’If et sa prison. C’est là que le jeune Edmond Dantès, plein d’ambition, arrivera à bord du trois-mâts le « Pharaon ».
LE PHARAON