LA FRITE, QUELLE HISTOIRE

LA FRITE, QUELLE HISTOIRE !

 

Par hasard, j’ai vu qu’il existait à Bruges un Musée de la frite (www.frietmuseum.be) où est retracé l’histoire de la pomme de terre. Une dégustation de ces bâtonnets dorés a lieu sur place. Français et Belges se disputent la paternité de la frite depuis … depuis … Or, historiquement …

Un certain Joseph Gérard écrit en 1781 : « Les habitants de Namur, Andenne et Dinant ont l’usage de pêcher dans la Meuse de menu fretin et de le frire pour améliorer leur ordinaire. Mais lorsque me gel saisi le cours d’eau et que la pêche devient hasardeuse, les habitants découpent les pommes de terre en forme de petits poissons et les passent à la friture comme ceux-ci … ». Une histoire Belge sans doute. Un professeur de l’université de Liège, Pierre Leclerc, nous dit que la pomme de terre ne fut introduite en Belgique qu’en 1735. Il explique aussi que l’huile et les graisses étaient un produit onéreux que les gens humbles ne gaspillaient pas en bain de friture.

Et les Français ? Nous avons un certain Antoine Parmentier, pharmacien militaire, qui a introduit la pomme de terre en France en 1771. Lors de la Guerre de Sept ans (1756-1763) il fut fait prisonnier par les Prussiens et enfermé dans une forteresse. Il ne se nourrissait que de pommes de terre. Il trouvait que cet aliment était nourrissant, économique et pas désagréable en bouche. Libéré, il va convaincre le Roi et la population de l’utilité alimentaire de la pomme de terre.

Ensuite, de 1795 à 1814, la Belgique était réunie à la France avec neuf départements et c’était le Comité du Salut public qui avait voté ce rattachement le 1er octobre 1795. Dire que les franco-belges ont adopté la pomme de terre à ce moment-là serait aller vite en besogne.

La pomme de terre  était déjà consommée dans le nord de l’Europe et en Prusse avant d’être introduite en France. Avec le flux et le reflux des troupes en guerre, partout en Europe, il est fort probable que l’intendance militaire ait véhiculé le tubercule pour nourrir ses soldats.

De même que guerres et colonisations ont exporté notre art culinaire dans d’autres parties du globe. Dans le monde entier on parle de « french fries » et cela depuis 1894. La vérité doit se situer par là. Il est consommé 350 kg de frites chaque seconde sur l’ensemble des continents et sous toutes les formes :

  • Les bûches (section 2 cm)
  • Les pont-neuf (section 1 cm)
  • Les allumettes (section 0,5 cm)
  • Les pailles (section à 0,25 cm)
  • Les cheveux d’or (section très fine)
  • Les frites en nid (taillées en pailles, dressées en nid et frites à nouveau)

 

Puis on ira manger

Des moules et puis des frites

Des frites et puis des moules

Et du vin de Moselle

           Jacques Brel