MARSEILLE : UN NOUVEAU PONT-TRANSBORDEUR SUR LE VIEUX-PORT

LE PROJET.

Reconstruire le pont transbordeur du Vieux Port de Marseille, c’est un projet soutenu par les Marseillais depuis quelques années. Ce pont permettra de relier efficacement les quais de rive Neuve et de l’Hôtel de Ville, le Mucem et le Fort Saint-Jean au Pharo, le Panier au quartier Saint-Victor. Marseille va gagner en se développant ainsi et se réconcilier avec son passé. Ce sera la Tour Eiffel de la Méditerranée. Ce pont relancera Marseille vers les Jeux Olympiques de 2024 et l’exposition universelle de 2025. Le début des travaux sera pour le 1er avril 2022, pour une durée de huit mois.

Le précédent pont transbordeur avait été en service de 1905 à 1944. Il permettait la traversée entre la rive Sud et la rive Nord. Une nacelle suspendue sous le tablier du pont permettait de traverser entre le Fort Saint-Jean et le bassin de carénage, à côté du Fort Saint-Nicolas.

LA NACELLE.

L’ouvrage construit en dix-neuf mois, en 1905, avait été construit par l’architecte Ferdinand Arnodin. Le pont transbordeur était composé de deux pylônes de 86, 60 m de haut et de 240 t chacun. À 50 m au-dessus de la mer, le tablier de 239 m reliait les deux pylônes. Une nacelle de 120 m² et de 20 t faisait la navette entre les rives en 1 minute 30.

Le Vieux Port, c’est une histoire très ancienne, c’est un Centre historique qui remonte à sa fondation durant l’Antiquité. Si aujourd’hui c’est devenu un port de plaisance, le port commercial a été déplacé à La Joliette au 19ème siècle.

LE VIEUX-PORT SATURÉ DE NAVIRES, EN 1880.

Selon Albert Londres, « C’est un port, l’un des plus beaux du bord des eaux. Il est illustre sur tous les parallèles. À tout instant du jour et de la nuit, des bateaux labourent pour lui au plus loin des mers. Il est l’un des grands seigneurs du large. Phare français, il balaye de sa lumière les cinq parties de la terre. Il s’appelle le port de Marseille ».

C’est en 600 av. J.C. que les Phocéens débarquèrent dans la calanque du Lacydon, le Vieux-Port de nos jours.  Rapidement, ils vont construire des temples, un théâtre et des remparts.

RECONSTITUTION.

Le tracé des remparts va évoluer jusqu’au 17ème siècle pour faire face à l’évolution de la population. Dès le 10ème siècle, les marais asséchés de la rive Est du port voient le développement d’un chantier communal de constructions navales. En 1265, le comte de Provence, Charles 1er, commande aux armateurs de la ville, une trentaine de galères. En 1291, Charles II aménage au Sud-ouest du port, un embarcadère militaire. En 1488, sur ordre de Charles VIII, afin d’abriter les galères du roi, c’est l’extension des tercenaux (hangars dépôt d’armes et de munitions, mâts …). Le port se développe en chantier naval avec charpentiers, cordiers …, ces derniers travaillent le chanvre pour la fabrication des cordages et des élingues. C’est de ce chanvre, canebe en provençal, que vient le nom de Canebière, célèbre avenue de Marseille. Entre le 15ème et le 17ème siècle, sous Louis XII, puis Louis XIII, des quais furent construits pour aménager le port.

En 1423, des galères espagnoles d’Alphonse V d’Aragon attaquent le port et la tour Saint-Jean et mettent la ville à sac. Au passage, ils récupèrent la chaîne de l’entrée du port, tel un trophée. Elle est exposée dans la cathédrale de Valence, en Espagne.

LA CHAÎNE (en bas à gauche) DE PROTECTION DE L’ENTRÉE DU PORT.

LA FAMEUSE CHAÎNE, EXPOSÉE DANS LA CATHÉDRALE DE VALENCE, EN ESPAGNE.

À la fin du 16ème siècle sont construites les deux plus vieilles maisons de Marseille, encore visible de nos jours ; l’hôtel de Cabre et la Maison Diamantée. La loge des marchands, créée en 1599, fait construire la maison de la ville, c’est l’actuelle mairie de Marseille, face au Vieux-Port.

L’HÔTEL CABRE.

LA MAISON DIAMANTÉE

LA MAIRIE

Dans les années 1840, le trafic maritime devient trop important pour la capacité du port et une extension devient indispensable. En effet, le trafic passe de 1 374 067 tonneaux à 2 932 OO5 tonneaux en 1847. Dès 1829, de nombreux travaux vont se succéder, mais c’est en 1844 que la municipalité décide de créer un nouveau bassin, le bassin de la Joliette. Le passage de la marine à voile à la vapeur, le tirant d’eau des ces nouveaux navires et l’ouverture du Canal de Suez, en 1869, va encore accentuer le trafic du port de Marseille.

D’une superficie de 20 hectares, largement gagné sur la mer le bassin de la Joliette est ouvert en 1853. Un canal est créé pour relier  le nouveau port à l’ancien, désormais appelé le « Vieux-Port ». À la fin du 19ème siècle, la surface portuaire s’étend sur 72 hectares après les aménagements des bassins du Lazaret, d’Arenc, Napoléon et Impérial.

Marseille évolue encore, s’agrandit, s’adapte et sera présente dans les grands moments du future.

PS : Réservez dès maintenant pour le passage inaugural de la nacelle du transbordeur. Contactez la mairie au 08 26 500 500. Mais juste le 1er avril !!!