UN LYONNAIS A TABLE

VOUS AVEZ UN LYONNAIS À VOTRE TABLE A CHAQUE REPAS …

Vous connaissez son nom, c’est certain, mais pas forcément son histoire. Il avait un grain cet aventurier :

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L’homme naquit à Lyon dans une famille bourgeoise de commerçants le 23 août 1719. C’est dans cette même ville qu’il fit de brillantes études au collège Saint-Joseph. Il part pour Paris où il est étudiant au séminaire des Missions Etrangères et il se destine à l’évangélisation de l’Extrême-Orient. Ses études terminées, il s’embarque en 1741 pour la Chine.

Son goût de l’aventure va prendre rapidement le dessus sur sa « vocation » religieuse. Canton, Macao, Batavia, il voyage et se documente, observe les hommes et leurs mœurs, s’intéresse également au commerce et à l’agriculture. Il apprend le chinois, se retrouve en prison, en sort et devient l’ami du vice-roi à Canton.

Sur la route du retour vers la France en 1745, un navire anglais capture le bateau sur lequel il est embarqué. Au cours du combat naval, un boulet lui arrache le bras droit, il échappe de peu à la mort. Prisonnier à Batavia, il comprend très vite que la richesse de la compagnie des Indes néerlandaises vient des profits de la culture de la girofle et de la noix de muscade. Un projet né dans son esprit d’aventurier : il faut donner à la France ces épices qui se vendent à prix d’or.

Après quelques mois de captivité, il gagne Pondichéry, en 1746, où il fait la connaissance de Mahé de Labourdonnais, un officier de Marine, vainqueur de la bataille de Négapatam, le 6 juillet 1746 et de la prise de Madras en septembre de la même année. Il regagne avec lui l’île de France (île Maurice). Rapidement, il se rend compte que les îles Mascareignes seraient propices aux développements de la culture des épices. Il rentre en France pour exposer ses idées à la Compagnies des Indes. L’affaire traîne en longueur, il repart néanmoins avec un projet de commerce avec la Cochinchine et la mission secrète de voler quelques épices aux Hollandais.

Ce fut chose faite après bien des péripéties. Il revient à l’île de France, le 2 décembre 1753, avec cinq muscadiers et quelques girofliers. Il va laisser le soin d’élever ces plants à Jean-Baptiste Fusée-Aublet, botaniste officiel, qui va les développer au Jardin de Mont-Plaisir, le futur jardin des Pamplemousses.

En 1756, il revient à Lyon auréolé de gloire et riche. Il devient membres de plusieurs académies de sciences. En 1766, le ministre de la Marine, le duc de Pralin, le propose comme Intendant des îles de France et de Bourbon (île de La Réunion). Sur le point de se marier, il hésite mais accepte finalement ; le voyage lui servira de voyage de noces.

Il prend ses fonctions le 14 juillet 1767 à Port Louis (île Maurice) comme Commissaire Ordonnateur et Intendant Général. Il cumule ainsi les pouvoirs administratifs, judiciaires et financiers. En six ans, il va faire des Mascareignes une colonie enviée et particulièrement bien organisée. Il est incontestablement à l’origine du développement de ces îles. Il y introduit également l’imprimerie et favorise la culture des arbres fruitiers. Il y a acclimaté les épices ; girofle, muscade, poivre, cannelle, quatre-épices…dans, sans doute, le plus beau jardin botanique du monde, le Jardin de Pamplemousses, son ancienne propriété de Mont-Plaisir.

Il est aussi à l’origine du développement et du peuplement des Seychelles. Autre action, très surprenante pour l’époque, il est l’auteur des premières lois sur la protection de la nature. Il se soucie particulièrement du sort des esclaves, persuadé de l’ignominie morale et de l’inutilité économique de l’esclavage.

Enfin, il retourne à Lyon en 1772 avec sa femme et ses deux filles, nées à l’île de France. Il passe les dernières années de sa vie dans ses terres natales et meurt à Lyon le 6 janvier 1786.

VOUS AVEZ DEVINE ?

Son nom est Pierre Poivre. Missionnaire évangéliste puis voyageur aventurier, horticulteur, botaniste, agronome, Académicien et homme politique.

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Renseignements provenant du Lycée Pierre Poivre. Saint-Joseph Ile de La Réunion.