DU RADAR AU RADAR…

Au départ, pour des raisons de sécurité les Anglais l’on dénommé R.D.F. (Radio Direction Finding), c’est-à-dire radiogoniométrie. R.A.D.A.R. est au départ un acronyme américain qui signifie : « Radio Detection and Ranging ». Ce mot viendra dans le langage courant, le RADAR.

Le premier brevet sur la détection électromagnétique d’un obstacle fut pris en 1904 par l’Allemand C. Hulfsmeyer, inventeur du mobiloscope. Un autre précurseur fut le général G. Ferrié, le pionnier français de la radiotélégraphie.

Le général Gustave Ferrié, chercheur français en radiotélégraphie. Son objectif : établir une télégraphie puissante, perfectionnée et sans fil. À son actif, la création de postes émetteurs-récepteurs pour la marine et les colonies.

Ces travaux français furent à l’origine des applications métrologiques des ondes hertziennes, comme la télémétrie et les systèmes de navigation hyperboliques.

En 1934, P. David et la transmission militaire française développèrent la détection  des avions. L’année suivante, le paquebot « Normandie » fut équipé d’un système de détection des icebergs, portant à une dizaine de kilomètres.

C’est au début de 1935 que débute la grande évolution du radar.

Le développement de l’aviation de bombardement de l’Allemagne et de l’Italie, inquiète sérieusement les Anglais en particulier. Pour la première fois, leur immunité insulaire est menacée. Il faut chercher une parade.

Le gouvernement britannique va créer une commission pour l’étude scientifique de la défense aérienne. Plusieurs propositions se présentent, ce sont les travaux de Watson-Watt qui étudiait la détection des orages. Ce dernier avait observé une réaction de ses appareils quand un avion survolait sa station. La commission lui demande alors de faire un rapport sur ses observations. Il préconisait d’utiliser la réflexion des ondes électromagnétiques pour la direction et la localisation, ce qui se révéla exact par la suite. On attribue à Watson-Watt la paternité du radar.

Watson-Watt s’installa à Orfordness sur la côte de Suffolk, où les avions des lignes régulières lui fournissaient gratuitement des cibles pour ses essais. De grands pylônes porteurs d’antennes font leur apparition sur les côtes face au continent.

COUVERTURE RADAR

ANTENNES RADAR, LA CHAIN HOME

Pour des raisons de sécurité, ces antennes furent dénommées R.D.F. (Radio Direction Finding, c’est-à-dire radiogoniométrie). Les antennes étaient portées par des pylônes de 80 mètres de hauteur (ceux de Douvres étaient visibles depuis Calais).

Le système de défense aérienne intégré de la Grande-Bretagne pendant la Seconde guerre mondiale, connu sous le nom de système Dowding (d’après le maréchal de l’air du même nom) comprenait des décrypteurs, des stations radar, des observateurs, des projecteurs, des ballons de barrage, des canons antiaériens et des avions de chasse.

LE SYSTÈME RADAR DOWDING DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE A DÉJOUÉ LA LUFTWAFFE ET REMPORTÉ LA BATAILLE D’ANGLETERRE

LA CHASSE POUR LES INTERVENTIONS

La combinaison de ces actions a rendu le système particulièrement efficace, cette nouvelle « arme » s’avéra décisive dans la bataille d’Angleterre, officiellement datée du 10 juillet au 31 octobre 1940.

À quoi sert le radar de nos jours ?

Les utilisations modernes du radar sont très diverses : contrôle du trafic aérien et terrestre, astronomie, défense aérienne, système antimissiles, pour localiser les navires, surveillance et rendez-vous spatiaux, météorologie, système d’altimétrie et contrôle de vol, radars de pénétration de sol en géologie …

Les prévisions météorologiques sont devenues indispensable au bion fonctionnement de notre société. Que se soit pour les risques d’inondations, de cyclones ou de canicule. Les cartes météo-radar nous indiquent précisément où vont se produire les précipitations (pluie, neige, grêle). Les satellites météorologiques y sont associés.

Ces joyaux de technologie font partie intégrante des prévisions à court terme qui permettent de préciser et d’anticiper avec un haut niveau de fiabilité les prévisions météo.

Contrôle de la circulation aérienne.

Le contrôle aérien a d’abord été visuel, avant l’invention de la radio et du radar. Ensuite, le radar a amélioré les possibilités de vols de nuit et les jours de brume.

Le contrôle aérien est un service rendu par les contrôleurs aériens aux aéronefs afin d’aider à l’exécution sûre, rapide et efficace des vols. Le contrôle du trafic aérien obéit à des règles définies par l’Organisation de l’aviation civile internationale, transposées dans le droit national par chaque pays membre.

Selon les pays, les régions et les aéroports, le service de contrôle du trafic aérien est rendu par des sociétés privées, des organismes publics, ou des forces armées. En France, c’est la Direction des services de navigation aérienne qui en a la charge.

TOUR DE CONTRÔLE DE L’AÉROPORT DE BORDEAUX-MÉRIGNAC

 Un réseau de radars civils et militaires surveille la France afin de protéger d’éventuelles attaques venues du ciel. «  Le scope d’altitude à surveiller est très large, car les menaces peuvent à la fois voler à basse altitude, au-dessus de la mer, ou à plusieurs kilomètres d’altitude, voire en vol exo-atmosphérique », explique la Direction générale de l’armement. Ensuite, la menace doit être identifiée afin de déterminer le meilleur moyen pour la neutraliser. Pour détruire des missiles de croisière ou balistiques, la France possède des missiles Aster 30 pouvant être tirés depuis le sol ou depuis la mer.

MISSILE ASTER 30

Afin de détecter, identifier et intercepter toute menace dans le ciel français, 24 H/24 H, l’Armée de l’Air et de l’espace peut compter sur un maillage de 70 radars civils et militaires et de trois centres de détection et de contrôle basé à Lyon, Tours et Mont-de-Marsan.

RADAR MILITAIRE DE LA CLAPE, PRÈS DE NARBONNE

INTÉRIEUR D’UN RADAR-BOULE

La France est devenue la référence mondiale de ce secteur de la défense.

Le secteur de la défense aérienne entre dans une nouvelle ère avec le radar Ground Master 200 (GM200 MM), Thalès présente comme le nec plus ultra cet équipement de nouvelle génération qui se distingue par sa capacité à traiter jusqu’à 1 000 cibles simultanément sur 360 degrés.

Dans le contexte géopolitique actuel, les tensions se multiplient, notamment à l’Est de l’Europe. Les États accélèrent leur réarmement et le radar pour la défense aérienne est une priorité. La France avec Thalès se positionne en leader technologique.

LE FUTUR RADAR GROUND FIRE DE THALÈS (CRÉDIT PHOTO THALÈS)

Il est le pendant terrestre du radar Sea Fire pour la Marine nationale. Entièrement numérique, le radar Ground Fire est conçu pour simultanément détecter et suivre un vaste éventail de cibles. Déployable en 10 à 15 minutes, il est très mobile et aérotransportable.

Du radar « barbecue » au radar tronçon.

Au cours des « Trente Glorieuses » la démocratisation de l’automobile bat son plein et le nombre de véhicules en circulation explose. Les accidents et les victimes de la route aussi. En 1972, le nombre de morts sur les routes en France atteint le chiffre de 17 000.

Les autorités décident de limiter la vitesse sur autoroute et de mettre en place les premiers contrôles. Les gendarmes sont équipés du fameux Mesta 206, dit « radar barbecue ».

LE RADAR BARBECUE

En 1997, apparaissent les radars laser, dit « jumelle » en raison de leur mode d’utilisation. Quelques années plus tard apparaissent les radars embarqués à bord de voitures banalisées.

2003 marque un tournant dans l’histoire du radar routier. C’est l’arrivée des « contrôles sanctions automatisés ». Installés au bord des routes, ils flashent les automobilistes dépassant la vitesse autorisée. Ces radars possèdent un système de prise de vue. « SOURIEZ, VOUS ÊTES  FLASHÉ ».

LE RADAR AUTOMATIQUE

Une des dernières innovations en date est le radar tronçon, il calcule la vitesse moyenne d’un véhicule sur une distance donnée. Son fonctionnement se base sur des caméras infrarouges et des détecteurs de vitesse et un système de traitement d’images. Ce système est en place depuis 2012.

FONCTIONNEMENT DU RADAR TRONÇON

Prochaine étape : les drones. Ils voleront au-dessus de nos têtes pour contrôler notre vitesse et notre comportement sur la route.