Situation actuelle pour l’ensemble Terre :
13 600 personnels féminins
Soit :
1 530 officiers
5 420 sous-officiers
6 650 militaires du rang
34 701 personnels féminins sur 200 162 pour les trois armées
Soit 17,3 % des effectifs Terre-Air-Mer
Dans le contexte politique actuel, les incertitudes du lendemain et contrairement aux années 1930, la France va vers une augmentation des effectifs et des armements. Un effort particulier est fait pour les réserves. Sur ce dernier plan, il y a une grande différence entre être volontaire et avoir une formation militaire sérieuse. J’entends nos autorités dire fièrement que le nombre de réservistes augmente, mais c’est du vent. Depuis la suspension de service militaire, ces volontaires n’ont aucune formation militaire, donc ils représentent un nombre sur le papier, mais sont d’une efficacité nulle. Une formation est, par conséquent, nécessaire ainsi que des périodes de rappel périodique. Nous n’avons plus de centres mobilisateurs où étaient stockés les matériels pour les réservistes (habillements, matériels roulants et armement), par ailleurs, nous n’avons plus de casernes non plus.
J’ai lu récemment un compte-rendu dans le magazine Médecine et Armées, un article consacré à la santé des femmes militaires. La médecin-chef des services Alaxandra détaille les différences physiologiques homme-femme dans le cadre du combat de haute intensité.
Elle précise que les différences physiologiques hommes-femmes n’a aucun rapport avec l’égalité entre les genres mais tout à voir avec les ressources humaines. En fait et tout simplement parce que si les armées envoient uniquement des hommes au combat, elles n’auront pas suffisamment d’effectifs pour permettre le renouvellement indispensable des troupes sur le terrain. En d’autres termes, sans l’apport de personnels féminins, les armées ne pourront pas préserver la capacité opérationnelle sur la durée.
La MCS Alexandra précise que les différences liées au sexe impactent en effet les performances physiques de la femme combattante et pose la question de son efficacité opérationnelle. La masse musculaire moindre, particulièrement des membres inférieurs, pénalise le port de charges lourdes, la structure des os longs entraîne une moindre résistance à la contrainte mécanique et un risque accru de fractures et de fatigue des membres inférieurs et du bassin. Une tolérance moindre au froid qui génère un risque de gelures des extrémités, plus important que pour les hommes. « La femme n’est pas un militaire comme les autres. Sa santé, tout comme ses aptitudes physiques, doivent s’envisager avec un regard spécifique pour assurer le meilleur niveau de performance et de durabilité au combat ».
Tout est dit. Il faut de la chair à canon. Nous verrons donc, dans le futur, la parité hommes-femmes s’inscrire sur les monuments aux Morts.
Le combat à haute intensité se caractérise par la perspective d’un nombre massif de blessés et de morts avec des possibilités d’évacuations réduites. L’enjeu est donc de disposer d’effectifs conséquents pour compenser les pertes et permettre le renouvellement. Tout cela impose par exemple que des militaires habituellement positionnés sur des postes sédentaires, à être affectés en unités de combat où la condition physique sera particulièrement sollicitée.
Dans les corps-à-corps qu’imposeront régulièrement les conflits à haute intensité, (vu au cours du conflit Russie-Ukraine) ni les hommes habitués aux tâches de bureau, ni les nouvelles recrues ne seront au niveau.
La seule réponse est le sport afin de maintenir une condition physique de haut niveau, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Il faut aussi se rappeler que dans la vie des femmes il y a des moments qu’il faut prendre en compte. La grossesse et la période post-partum sont des exemples. Ceci va réduire les activités physiques inéluctablement, et pour la reprise, je me permets un doute.
L’armée française est aujourd’hui la 4ème plus féminisée au monde. La féminisation de la Défense est une chose récente, si la loi Paul Boncour autorise en 1938 les femmes à servir sous les drapeaux en temps de guerre, ce n’est qu’en 1972 que le principe d’égalité homme-femme aux seins des armées est adopté.
La présence des femmes au sein de l’armée n’est pas uniforme, leur incorporation faiblit à mesure que l’on se rapproche des fonctions de combat. Dans les régiments de combat d’infanterie, la proportion de femmes est d’environ 1,6 %. Très peu de femmes dans les armes de mêlée ou dans les forces spéciales.
Il y a eu des femmes exceptionnelles, il y en aura certainement d’autres. Mais ce n’est pas avec des exceptions que l’on fait une armée.
Les médias occidentaux nous présentent l’armée israélienne dans laquelle les femmes ont toute leur place, comme étant un modèle du genre. Ce propos revient souvent dans les débats. L’armée de Défense israélienne ou Tsahal, fut créée en 1948. La persistance du conflit israélo-palestinien rend le service de défense obligatoire pour les femmes depuis une loi de 1949. Or, la vision qu’a l’Occident concernant la place des femmes au sein de Tsahal est totalement éloignée de la réalité.
Le service militaire est aussi présenté comme un vecteur d’intégration car il permet aux immigrants de se fondre plus facilement dans la société. La conscription obligatoire permet aux femmes d’intégrer l’armée, mais elles seront marginalisées. Il faut noter que les immigrés en France, contrairement à Israël, ne sont pas de même culture et de religion.
Le 8 septembre 1949 fut créé le Hen (en hébreu : corps féminin), une unité à part avec la mission d’instruire les recrues féminines, en prêtant attention à leurs besoins spécifiques. Les femmes sont amenées à participer à un effort national par besoin. Si l’on considère le manque d’hommes disponibles pour défendre ses frontières, l’apport féminin n’est pas une histoire d’égalité des sexes mais une nécessité pour gonfler les effectifs. En Israël « on incite les femmes à enfanter comme un signe de participation à un effort national, étant donné la situation conflictuelle permanente de l’État », alors ! Quel est le rôle des femmes israéliennes au sein de l’armée ?
Il y a un décalage entre les médias et la réalité du terrain, l’intégration des femmes sur le papier est loin de refléter le réel. En 1948, lors de la guerre d’indépendance, suite à l’offensive de la ligue des États arabes, les femmes ont été largement associées à la défense d’Israël. Il y a eu 5 700 morts et 12 000 blessés, soit 2,5 % de la population israélienne. Sur les 470 femmes tués, soit 8 % des pertes totales, plus de la moitié était non combattantes. La légende des femmes qui montent à l’assaut aux côtés des hommes, était née.
À l’origine, le Hen (dissout en 2000) recrute 10 362 femmes pour des fonctions de secrétaires, infirmières, intendance, communication et manutention. Une armée officiellement paritaire, mais le combat reste une affaire d’hommes. La présence de femmes dans les unités combattantes ne dépasse pas 5 % (2012), essentiellement affectées aux opérations de police. L’égalité est un mythe.
En France, avec une présence féminine de 17,3 % pour l’ensemble de nos armées, les femmes représentent 61,2 % du Service de Santé, 31,6 % du commissariat (ex intendance), 23 % de l’Armée de l’air, 15,2 % de la Marine et 11 % des effectifs de l’Armée de terre. En d’autres termes, plus on approche du théâtre des opérations, moins les femmes sont représentées, moins de 7 % d’entre elles sont déployées en OPEX.
Qu’en est-il dans les autres armées ?
Israël : L’armée israélienne a observé une augmentation importante de l’engagement des femmes dans les unités de combat, en réponse au conflit de la bande de Gaza. L’armée a signalé une mobilisation de 100 %, soulignant que 12 % des femmes recrutées dans les unités de combats se sont portées volontaires pendant le conflit.
Israël : les gardes-frontières
Chine : L’armée chinoise a 7,5 % de femmes dans ses rangs pour une armée de 2,3 millions de soldats. En pratique elles restent majoritairement assignées à des emplois de bureau et de santé. Ces soldates de charme sont toujours mises en avant lors des défilés.
Chine : les « Folies Bergères » de la Place Tian An Men
Russie : En 2002, 10 % des forces de l’armée russe étaient des femmes soit 100 000 pour une armée d’un million d’hommes. En 2013, on ne comptait plus que 30 000 femmes sous contrat dans les forces armées. L’agence Tass a expliqué cette baisse comme suit : « Après que les autorités militaires ont augmenté leurs exigences pour les candidates et en relation avec la réduction globale du nombre de militaires dans les forces armées, ce nombre a diminué de manière significative ».
Le service militaire d’une femme ne diffère pas beaucoup de celui d’un homme, et il n’y a pas d’unités spéciales pour les femmes dans l’armée russe. Elles vivent dans les casernes, séparées des hommes, et passent des examens physiques annuels, mais avec des normes différentes.
USA : Malgré la réforme, les femmes restent largement minoritaires. Depuis l’ouverture de tous les postes aux femmes, en janvier 2016, la plupart occupent des emplois à faibles responsabilités. En 2013, le ministre de la Défense Léon Panetta a levé l’interdiction pour les femmes de participer aux combats. Aujourd’hui, les femmes représentent 16 % des forces armées des États-Unis.
Femmes soldats USA
Grande-Bretagne : Les armées britanniques visent 30 % de femmes au sein des armées en 2030. Elles constituent actuellement 15 % des effectifs : 11 % de l’active et 15 % des réserves.
The British army
Les femmes sont minoritaires dans toutes les armées où elles sont présentes. L’une des raisons est qu’elles peuvent être victimes de sexisme, voire d’agressions sexuelles. À travers l’Histoire, il ne faut pas oublier, quand les femmes étaient autorisées à combattre, les évènements y étaient souvent pour quelque chose.
Pour la formation, il faut un encadrement féminin. Habillement et protection adapté, je me rappelle l’histoire du gilet pare-balles et de la forte poitrine. Je vois mal un équipage de blindée féminin remettre en place une chenille sortie de son train de roulement (une chenille d’AMX 30 pèse 1580 kg). Avec des budgets serrés pour notre armée, faire une formation adaptée aux féminines pour une période courte, n’est pas rentable.
Une sociologue, Camille BOUTRON, a écrit quelques ouvrages sur le sujet : Combattantes, Quand les femmes font la guerre (Les Pérégrines 2024). Elle écrit : « On cite souvent les guerres mondiales, la mobilisation totale : à l’arrière, les femmes ont joué un rôle pour soutenir l’effort de guerre, l’industrie de guerre. Elles ont pris la place des hommes dans les usines d’armements. Ce n’est pas une exception …. Les femmes ont toujours joué un rôle essentiel ».
Les femmes sont capables de tout, même de faire la guerre.
Dans les conflits à venir les types de combats seront différents, particulièrement les combats de rues. Ces combats sont épuisants, ce ne sont pas des charges de cavalerie, mais une progression maison par maison qu’il faut sécuriser avant d’aller vers la suivante. Combats lents, nerveusement et physiquement épuisant, car plein de danger, de piège … Cela doit rester une affaire d’homme.